Spotlight
Tom McCarthy n'est pas un réalisateur très porté sur l'esbrouffe. Ses films précédents (Le visiteur, Les winners) sont tellement sages qu'ils sont passés quasiment inaperçus.
Spotlight se situe dans cette veine de film presque atones, dans lesquels la mise en scène est transparente et la lumière neutre.
Il ne faut pas y chercher un montage épileptique, des moments de lyrisme échevelés ou des cliffhangers vertigineux : le film est plutôt construit comme le cinéma US des années 70 (on pense à Pakula par exemple), solidement, efficacement, et sans chichi.
L'intérêt de Spotlight réside principalement dans les deux aspects suivants : le casting est impeccable et les faits racontés passionants.
En ce qui concerne les acteurs, chacun joue une partition parfaite. Michael Keaton est immense, Rachel McAdams étonnante de détermination, Mark Ruffalo parfait en jeune chien fou qui ronge son os. Tous les seconds rôles sont excellents : Liev Schreiber en patron mutique et déterminé, John Slaterry dans un registre semblable à celui de son personnage dans Mad men, Stanley Tucci en avocat surbooké et désabusé.
Le scénario, s'il est linéaire et sans aspérité, maintient (pratiquement) toujours l'intérêt du spectateur en éveil. Il montre parfaitement bien la difficulté et la lenteur d'une enquête journalistique au long cours et constitue un formidable témoignage de l'opiniâtreté nécessaire pour parvenir à de grands résultats dans ce domaine.
Quant au fond de l'affaire, que je ne souhaite pas trop détailler dans cet article pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, il est ... sidérant.
A découvrir.