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Christoblog

Spotlight

Tom McCarthy n'est pas un réalisateur très porté sur l'esbrouffe. Ses films précédents (Le visiteur, Les winners) sont tellement sages qu'ils sont passés quasiment inaperçus.

Spotlight se situe dans cette veine de film presque atones, dans lesquels la mise en scène est transparente et la lumière neutre.

Il ne faut pas y chercher un montage épileptique, des moments de lyrisme échevelés ou des cliffhangers vertigineux : le film est plutôt construit comme le cinéma US des années 70 (on pense à Pakula par exemple), solidement, efficacement, et sans chichi.

L'intérêt de Spotlight réside principalement dans les deux aspects suivants : le casting est impeccable et les faits racontés passionants.

En ce qui concerne les acteurs, chacun joue une partition parfaite. Michael Keaton est immense, Rachel McAdams étonnante de détermination, Mark Ruffalo parfait en jeune chien fou qui ronge son os. Tous les seconds rôles sont excellents : Liev Schreiber en patron mutique et déterminé, John Slaterry dans un registre semblable à celui de son personnage dans Mad men, Stanley Tucci en avocat surbooké et désabusé.

Le scénario, s'il est linéaire et sans aspérité, maintient (pratiquement) toujours l'intérêt du spectateur en éveil. Il montre parfaitement bien la difficulté et la lenteur d'une enquête journalistique au long cours et constitue un formidable témoignage de l'opiniâtreté nécessaire pour parvenir à de grands résultats dans ce domaine.

Quant au fond de l'affaire, que je ne souhaite pas trop détailler dans cet article pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, il est ... sidérant.

A découvrir.

 

3e 

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P
depuis la sortie du film et mon ennuyeux com ci dessous qui était au sujet du manque de réelle vraie considération des journalistes envers les enfants et d'une récurrence annuelle "étonnante" de films sur le sujet des cathos pervers<br /> <br /> ,j'ai appris depuis par des associations qu'elles ont calculé et estimé le nombre de mariages forcés par minute de filles mineures (d'enfants!), et si vous ne connaissez pas ce chiffe comme moi je ne le connaissais pas, on doit alors se demander comment et pourquoi on entend régulièrement parler des cathos pervers mais pas des autres pires et plus nombreux qui font encore plus de victimes!<br /> <br /> <br /> c'est 27 par minutes http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/le-chiffre-70-000-mineures-concernees-par-le-mariage-force-en-france-7780130158
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P
merci tu donnes envie de le voir sans rien révéler; j'avais beaucoup aimé The Visitor: beau message tout en étant distrayant.<br /> <br /> Mais cette fois , l'histoire semble méga connue et méga déjà exploitée en films et multiples reportages à intervalles réguliers: il ne se passe pas une année sans que cette histoire sur ces prédateurs odieux ne ressorte sous une forme ou une autre.<br /> Pourtant, statistiquement, ces sont les moins dangereux des prédateurs! Certes, parler de probabilité dans ce domaine est très difficile et très délicat mais c'est l'avantage des personnes comme moi qui n'ont pas été concernées directement de garder l'émotion au large et être plus rationnels, efficaces et réalistes en ce qui concerne les vraies menaces prioritaires!<br /> <br /> 1) s'ils avaient à cœur nos enfants et leur souffrance, ils regarderaient la liste de leurs causes de mortalité et de souffrance et PROPORTIONNELLEMENT leur accorderait de la place en films, articles et reportages...cela ne me semble pas du tout le cas.<br /> <br /> 2) si j'ai bien compris, ces journalistes avaient l'info des années avant: le journal relance l'enquête juste par besoin mercantile d'un scoop pour relancer les ventes. Quelle belle éthique! Les chevaliers blancs qui ont les mains sales mais lavées par leur sursaut de principe?<br /> <br /> Sur le journalisme, j'aime beaucoup aussi Zodiac, The shattering glass (sur le mensonge; il était stressant ce film avec ce journaliste qui s'enferme dans ses mensonges), State of play (avec un bon Russel Crowe) donc je veux voir Spotlight mais sur le papier son sujet me déçoit! tant d'énergie et d'argent pour un nombre de victimes minime. Parler de "nombres" est délicat mais cela devrait être la manière de prioritiser de ces "pros de l'info"! ;) <br /> <br /> Merci pour ton blog et ses coms.
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C
Je ne peux pas trop en dire mais il faut vraiment que tu ailles voir le film qui répond aux deux points que tu soulèves : le nombre de victimes (et d'agresseurs) et les erreurs du journal.