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Christoblog

Articles avec #nora hamzawi

Le tableau volé

Voici une excellente surprise qui confirme le formidable talent de Pascal Bonitzer pour réaliser, et surtout écrire des films.

C'est en effet par son scénario d'une intelligence rare que Le tableau volé se distingue. Outre des personnages bien écrits, pas immédiatement sympathiques, le film propose des développements variés, des twists amusants, et un portrait tout en nuance de milieux sociaux forts différents. Le style oscille continûment entre la comédie décalée, le thriller artistique, la chronique sociale, le drame familial et même un soupçon de romcom.

Pour mener à bien ce programme somme toute osé, il faut une brochette d'acteurs hors norme. Alex Lutz confirme ici un talent phénoménal pour jouer un personnage désagréable (qu'on finira évidemment par apprécier), Léa Drucker et Nora Hamzawi assurent, et Louise Chevillotte séduit dans un rôle de mythomane très habilement dessiné par Bonitzer.

Le tableau volé arrache même une larme au spectateur lors d'un final très émouvant, qui mêle l'intime à l'historique : c'est très beau.

Le film français à voir en ce moment !

Pascal Bonitzer sur Christoblog : Cherchez Hortense - 2012 (*) / Tout de suite maintenant - 2015 (**)

 

3e

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Alice et le maire

Il faut reconnaître au film de Nicolas Pariser un point positif important : il parle d'un homme politique qui n'est ni corrompu, ni malhonnête, ni idiot, ni impuissant. Et à ma connaissance c'est l'une des premières fois que l'on voit ça au cinéma.

D'autre part, le scénario est assez malin, puisqu'il dessine en creux plusieurs thématiques (dont celle d'une jeunesse trentenaire en plein marasme sentimental), et l'interprétation est très solide (Luchini oublie de faire du Luchini, Anaïs Dumoustier est parfaite comme d'habitude, les seconds rôles sont plutôt convaincants).

Bref, beaucoup de qualités pour une sorte de "nouvelle qualité française", consistante à défaut d'être profonde.

Cela étant dit, et j'affirme que le film mérite d'être vu, quelques éléments m'ont toutefois gêné. Certains traits par exemple me semblent tout à fait caricaturaux (le projet Lyon 2500, le personnage de Brac). J'aurais aussi aimé que la belle idée de la philosophie qui challenge la politique soit poussée plus loin, et que globalement le film approfondisse ce qu'il effleure. C'est en gros les reproches que j'adressais au premier film de Pariser, Le grand jeu, même si celui-ci est beaucoup plus réussi.

Lyon forme en tout cas, comme dans Grâce à Dieu, un décor magnifique. Lors de sa présentation à Cannes, Nicolas Pariser a dit que la ville avait des airs de Budapest, et à la réflexion, il a raison.

Malgré mes quelques réserves, qui relèvent plus d'une déception par rapport à ce qu'aurait pu être le film, je vous le conseille : Alice et le maire est un film intelligent, et c'est suffisamment rare pour ne pas être négligé.

Nicolas Pariser : Le grand jeu - 2015 (*)

 

2e

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Doubles vies

Le dernier Olivier Assayas mêle de façon assez grossière une réflexion lourdingue (et déjà datée) sur la révolution numérique et des histoires quelconques de coucheries entre bobos.

Sur le premier sujet le film se contente d'enfiler les poncifs tout au long de séquences verbeuses et de longs exposés didactiques qui sonnent particulièrement faux. Cela donne des débats de haute volée dans le genre : "Une liseuse ne remplace pas la bonne odeur du papier ", suivi de :  "Oui, mais on peut partir avec plus de livres en vacances". Passionnant.

Les interactions entre les personnages sont absolument inintéressantes. On retrouve une jeune fille bisexuelle et carriériste qui semble le clone de Kristen Stewart, jouée par une Christa Théret transparente, un Vincent Macaigne égal à lui-même en écrivain raté et une Juliette Binoche en roue libre. Guillaume Canet est un tout petit peu plus intéressant que d'habitude, mais c'est surtout le personnage jouée par l'excellente Nora Hamzawi qui empêche le film d'être complètement nul.

En ce qui concerne le cadre, on navigue dans un univers bourgeois bon chic bon genre sans caractère : propriétés cossues, villa de bord de mer et appartements parisiens platement filmés. La mise en scène est paresseuse.

Tout cela sent l'entre-soi chichiteux, le rance et le roussi. 

N'est pas Alain Resnais qui veut. Le marivaudage sonne ici triste et même pas cruel.

Olivier Assayas sur Christoblog : Après mai - 2012 (*) / Sils Maria - 2014 (****) / Personal shopper - 2016 (**)

 

1e

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