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Articles avec #nicolas pariser

Alice et le maire

Il faut reconnaître au film de Nicolas Pariser un point positif important : il parle d'un homme politique qui n'est ni corrompu, ni malhonnête, ni idiot, ni impuissant. Et à ma connaissance c'est l'une des premières fois que l'on voit ça au cinéma.

D'autre part, le scénario est assez malin, puisqu'il dessine en creux plusieurs thématiques (dont celle d'une jeunesse trentenaire en plein marasme sentimental), et l'interprétation est très solide (Luchini oublie de faire du Luchini, Anaïs Dumoustier est parfaite comme d'habitude, les seconds rôles sont plutôt convaincants).

Bref, beaucoup de qualités pour une sorte de "nouvelle qualité française", consistante à défaut d'être profonde.

Cela étant dit, et j'affirme que le film mérite d'être vu, quelques éléments m'ont toutefois gêné. Certains traits par exemple me semblent tout à fait caricaturaux (le projet Lyon 2500, le personnage de Brac). J'aurais aussi aimé que la belle idée de la philosophie qui challenge la politique soit poussée plus loin, et que globalement le film approfondisse ce qu'il effleure. C'est en gros les reproches que j'adressais au premier film de Pariser, Le grand jeu, même si celui-ci est beaucoup plus réussi.

Lyon forme en tout cas, comme dans Grâce à Dieu, un décor magnifique. Lors de sa présentation à Cannes, Nicolas Pariser a dit que la ville avait des airs de Budapest, et à la réflexion, il a raison.

Malgré mes quelques réserves, qui relèvent plus d'une déception par rapport à ce qu'aurait pu être le film, je vous le conseille : Alice et le maire est un film intelligent, et c'est suffisamment rare pour ne pas être négligé.

Nicolas Pariser : Le grand jeu - 2015 (*)

 

2e

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Le grand jeu

Pas grand-chose à reprocher à ce film, qui est pourtant tout à fait raté.

Scénario intéressant sur le papier, acteurs plutôt en forme, réalisation classique mais sérieuse : on nage dans un nouveau type de qualité française. 

Le problème est que le réalisateur, Nicolas Pariser, semble viser beaucoup trop haut pour son premier film. Le grand jeu entend mêler un thriller hitchcockien de haute volée sur la manipulation politique à une histoire d'amour sur fond de groupe gauchiste et rural. On songe évidemment à l'épicerie de Tarnac.

C'est très ambitieux. On trouve dans le film une réflexion sur le passé révolutionnaire des personnages qui fait penser à Assayas, une sécheresse narrative qui peut rappeler celle de Nicolas Saada dans Espion(s), mais tout cela ne fonctionne au final simplement pas. La plupart des scènes n'échappent pas à la caricature et certaines même à un certain ridicule, comme le repas entre la journaliste et le politique, ou la course poursuite dans les rues du village anglais.

C'est comme si un peintre dessinait les grandes lignes d'un tableau en pensant au Tintoret ou au Caravage, pour finir son oeuvre au stylo Bic.

Les seuls éléments positifs du film sont pour moi le jeu des acteurs masculins. Melvil Poupaud confirme l'incroyable plasticité de son jeu, et André Dussolier est toujours capable d'exprimer les pires menaces dans un simple plissement de ride.

Un coup d'essai non transformé.

 

1e

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