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Articles avec #daniel auteuil

Le fil

N'est pas Justine Triet qui veut.

Difficile en effet de ne pas comparer Le fil à Anatomie d'une chute : même sujet (l'accusé a potentiellement assassiné son conjoint), même ambigüité sur ce qui s'est réellement passé, même accent mis sur le rôle des différents protagonistes (et de l'avocat en particulier), même relativité des témoignages et mêmes coups de théâtre.

Dans le film de Daniel Auteuil, tout paraît un ou plusieurs crans en-dessous de la Palme d'or. Les second rôles sont mal dessinés (Sidse Babett Knudsen ne campe pas une compagne très crédible), l'ambiance du tribunal est assez mal rendue, les aléas semblent téléphonés et Le fil est rempli de plans inutiles qui ne servent qu'à meubler (l'avocat marche dans la rue, l'avocat rumine dans son canapé, l'avocat regarde par la fenêtre d'un air pénétré...), alors qu'Anatomie d'une chute brillait par son découpage au cordeau.

Heureusement, le film échappe au naufrage pour deux raisons : l'interprétation de Auteuil et Gadebois est impeccable, et l'aspect documentaire sur le fonctionnement de la justice est d'une grande précision. Deux avocats présents en fin de séance ont d'ailleurs confirmé au public que le tableau dressé par le film était en tout point semblable à leur quotidien.

Il y a toutefois beaucoup mieux à voir dans les salles en ce moment.

 

2e

 

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Caché

Caché est peut-être le film le plus abordable d'Haneke. Le pitch ressemble en effet à un thriller psychologique, comme aurait pu en tourner Chabrol, par exemple : une famille aisée reçoit des cassettes vidéo montrant que quelqu'un la filme en secret.

Il apparaît assez vite (et par le biais d'inserts sous forme de flashbacks pas toujours très élégants) que ce harcèlement à un rapport avec un événement se situant dans l'enfance du personnage joué par Daniel Auteuil.

Parmi les points positifs de Caché, il faut noter le jeu constant sur l'image : au début d'un nouveau plan, on ne sait jamais par avance si ce qu'on voit est le contenu de la prochaine cassette (car le visionnage de celles-ci n'est presque jamais annoncé), ou le film en lui-même. La confusion est amplifiée par la vision à l'écran d'autres écrans : journal télévisé, montage d'une émission de télé (car le personnage de Daniel Auteuil est présentateur télé).

Le jeu des acteurs est aussi un des points forts du film. Juliette Binoche est impressionnante de réalisme pragmatique.

Les points négatifs sont ceux qu'on trouve habituellement chez le réalisateur autrichien : une froideur clinique qui empêche le film de prendre son envol (sur un sujet comme celui-ci, on aurait aimé que certaines scènes de nature onirique soient plus enlevées), un manque de naturel dans certaines scènes (dans les dialogues notamment) et un aspect mécaniste dans l'avancée du scénario. 

A noter qu'aucune explication totalement satisfaisante ne vient éclaircir l'intrigue à la fin du film, ce qui peut générer de la frustration, et causer chez le spectateur cette petite pointe de rancoeur qu'on ressent souvent envers Haneke, pourtant un peu moins manipulateur et surplombant dans ce film que dans les autres. A noter tout de même que le dernier plan est une sorte de coup de pied de l'âne qui en énervera plus d'un : un long plan fixe qui semble contenir des informations essentielles - mais en fait, non. 

Caché est donc intéressant, mais je n'ai pas été complètement convaincu, comme souvent avec Haneke.

 

2e

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La reine Margot

La reine Margot est une splendeur visuelle. 

Tout ce qu'on voit à l'écran semble marqué par le sceau de la perfection. Les extérieurs et les décors, épurés et réalistes à la fois, forment un écrin exceptionnel pour une direction artistique hors du commun : costumes, lumières, photographie, musique sont portés au plus haut degré de professionnalisme.

La caméra de Chéreau est brûlante. Elle virevolte autour d'acteurs qui sont tous incroyables. Isabelle Adjani est somptueuse, sa blancheur laiteuse irradie l'écran et son jeu parcourt un spectre extrêmement large d'émotions et de sensations.

Autour d'elle chaque acteur semble jouer sa vie à chaque instant. Auteuil est méconnaissable, Perez est christique, Anglade sombre avec un brio bouleversant, Pascal Gréggory rode de façon terriblement inquiétante, et l'interprétation de Virna Lisi est dantesque. Les seconds rôles eux-mêmes forment un casting qui comblerait de bonheur n'importe quel réalisateur : Jean-Claude Brialy, Dominique Blanc, Asia Argento ! 

Les scènes de foule sont à elles seules des morceaux de bravoure comme on en voit peu souvent : à la fois frappantes par la densité du nombre de figurants (et la qualité de leur direction, chacun d'entre eux joue vraiment), et la façon dont Chéreau réussit à y incruster les dialogues entre les personnages principaux. On mesure dans ces scènes d'ensemble à la Scorsese (le mariage, la Saint-Barthélémy, la chasse au sanglier, le siège de La Rochelle) les moyens démesurés qu'a nécessité La reine Margot : six mois de tournage, un budget énorme pour l'époque. 

Le film, admirable de bout en bout, ne génère curieusement pas réellement d'émotions. Il séduit par sa sombre, cruelle et écrasante beauté.

 

4e 

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La belle époque

La première chose qui surprend agréablement dans ce film, c'est le ton des premières scènes : les femmes y sont agressives et super-cash. Fanny Ardant lamine véritablement Daniel Auteuil : "Branle toi avec ta main" répond-elle à "Embrasse moi avec tes lèvres".

Le rythme du film est haletant : mise en place de l'incroyable business mené par un Guillaume Canet impérial, satire XXL des réseaux sociaux et nouvelles technologies, mélange des tonalités (le film est tour à tour mélancolique, burlesque et drôle).

L'idée des voyages dans le temps permet d'infinie variations scénaristiques, toutes réussies, et qui parviennent à nous piéger (quel beau personnage que celui de Pierre Arditi). Daniel Auteuil se comporte dans le film comme le spectateur que j'étais : il commence par entrer dans le jeu en n'y croyant pas, puis décide d'y trouver son plaisir. Le casting est parfait et Doria Tillier une révélation.

Une franche réussite dans le genre "comédie populaire intelligente".

 

3e

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