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Christoblog

Articles avec #rodrigo sorogoyen

As bestas

Beaucoup d'éléments intéressants dans le dernier thriller psychologique de Rodrigo Sorogoyen : une vraie maestria dans la mise en scène, sèche, nerveuse et souvent inspirée, et un casting irréprochable. La prestation de Ménochet est une fois de plus impressionnante, à la fois par la présence physique qu'il impose à l'écran, et les éclairs de fragilité qu'il parvient à insérer dans son rôle de personnage massif. Marina Fois est elle aussi excellente, dans un rôle où son jeu dépouillé fait merveille.

Le film ennuie toutefois par moment, du fait de l'étirement inutile de certaines scènes, et d'une inadéquation entre le script (qui tient en 5 lignes) et la durée du film (2h17). Autrement dit, tout est bien dans le film, mais tout y semble exagérément délayé.

Le personnage de la fille ne m'a pas semblé extrêmement utile dans le développement du film, et le sujet de la différence de classe sociale entre les protag aurait pu être à mon sens creusé. Reste au final une oeuvre intéressante, parsemée de moments de tension bien réalisés.

Rodrigo Sorogoyen sur Christoblog : Que Dios no perdone - 2017 (*) / El reino - 2019 (***) / Madre - 2020 (**) 

2e

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Madre

Madre, exercice de style bien léché, confirme que Rodrigo Sorogoyen est un réalisateur doué et maniériste.

Doué d'abord, parce qu'on ne peut pas nier que sa mise en scène soit efficace, par moment tellement belle que cela en devient gênant : quelques plans semblent guidés plus par une volonté de "faire beau" que d'exprimer quelque chose.

Maniéré, parce que le film se complait dans une sorte de lenteur sourde et sentencieuse, comme El reino semblait vouloir nous égarer dans une excitation de tous les instants. Dans les deux cas, il s'agit, j'imagine, de refléter les états d'âmes des personnages principaux, quitte à paraître parfois un peu scolaire.

Personnellement, j'ai eu un peu de mal à adhérer à l'histoire qui m'était proposée. Probablement parce que l'ambition du film me semble se résumer à son programme clairement exposé dès les premières minutes du films (voire dès son premier plan) : le deuil va être long, compliqué et douloureux. Peut-être aussi parce que les personnages me semblent trop corsetés dans des postures qui n'évoluent pas tout au long du film, et qui sont souvent très caricaturales. Enfin, parce que le film est trop long de trente minutes.

Je reconnais toutefois que certaines scènes ne manquent pas de brio, comme celle du début, ou celle du repas avec l'ex-mari. Bien que téléguidée, la prestation de l'actrice Maria Neto, mérite aussi d'être vue. Elle a d'ailleurs reçu un prix à Venise.

Rodrigo Sorogoyen sur Christoblog : Que Dios no perdone - 2017 (*) / El reino - 2019 (***)

 

2e 

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El reino

Ayant très moyennement apprécié l'esbroufe désordonnée du film précédent de Roberto Sorogoyen (Que dios nos perdone), je suis allé un peu à reculons voir El reino.

Si le style de réalisateur est toujours le même (tour de force permanent dans la mise en scène et narration saccadée), j'ai trouvé que la conduite du film était cette fois-ci menée avec beaucoup plus de maîtrise.

Ce qui paraissait outré et invraisemblable dans le film précédent du réalisateur espagnol semble ici mieux coller au scénario. On est donc progressivement happé par le toboggan sensoriel que constitue El reino : tour à tour fasciné et dégoûté par ce monde de collusions politiques à la petite semaine, puis associé presque contre notre gré à la cavalcade sauvage de son héros, avant de finir hébété devant le plan final, qui nous laisse comme deux ronds de flan.

Alors, oui, c'est du cinéma décomplexé du travelling et qui ne rechigne pas aux effets les plus faciles (du fish eye bien angoissant au gros plan bien resserré), bref du cinéma à la Sorrentino (le génie baroque en moins), mais cette fois-ci je suis plutôt tombé avec plaisir dans les pièges qui m'étaient grossièrement tendus. L'interprétation époustouflante - et épuisante - d'Antonio de la Torre n'y est pas pour rien.

Roberto Sorogoyen sur Christoblog : Que Dios no perdone - 2017 (*)

 

3e

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Que dios nos perdone

Couvert d'éloge par la presse et une bonne partie de la blogosphère, ce polar espagnol m'a paru bien lourdingue.

Il se distingue d'abord par un scénario d'une grande platitude, qui ne tient pas la distance du film. Puisque l'intrigue peine à avancer, les scénaristes osent des raccourcis d'une bêtise confondante. Par exemple : on soupçonne le tueur en série d'aimer les chats, les enquêteurs voient un jeune homme caresser un chat errant dans la rue, il le suivent, et bingo, c'est le bon ! Dans une ville de la taille de Madrid, on avouera que le hasard fait vraiment bien les choses...

En réalité, la seule originalité du film tient dans les cibles du violeur et tueur en série : des grands-mères. Le réalisateur Rodrigo Sorogoyen n'hésite d'ailleurs pas à exploiter à fond le filon en filmant les corps suppliciés avec une complaisance qui fait froid dans le dos.

Quant à la paire des flics, elle est stéréotypée au possible : une grande gueule baraquée hyper-violente et un taiseux bègue qui ressemble tellement à Dustin Hoffman que cela en devient gênant.  Les deux personnages sont dessinés à grands traits et sans nuances, les seconds rôles sont sacrifiés.

Grossier, tape à l'oeil, racoleur, fainéant : vous pouvez éviter.

 

1e

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