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Christoblog

Articles avec #alex brendemuhl

Madre

Madre, exercice de style bien léché, confirme que Rodrigo Sorogoyen est un réalisateur doué et maniériste.

Doué d'abord, parce qu'on ne peut pas nier que sa mise en scène soit efficace, par moment tellement belle que cela en devient gênant : quelques plans semblent guidés plus par une volonté de "faire beau" que d'exprimer quelque chose.

Maniéré, parce que le film se complait dans une sorte de lenteur sourde et sentencieuse, comme El reino semblait vouloir nous égarer dans une excitation de tous les instants. Dans les deux cas, il s'agit, j'imagine, de refléter les états d'âmes des personnages principaux, quitte à paraître parfois un peu scolaire.

Personnellement, j'ai eu un peu de mal à adhérer à l'histoire qui m'était proposée. Probablement parce que l'ambition du film me semble se résumer à son programme clairement exposé dès les premières minutes du films (voire dès son premier plan) : le deuil va être long, compliqué et douloureux. Peut-être aussi parce que les personnages me semblent trop corsetés dans des postures qui n'évoluent pas tout au long du film, et qui sont souvent très caricaturales. Enfin, parce que le film est trop long de trente minutes.

Je reconnais toutefois que certaines scènes ne manquent pas de brio, comme celle du début, ou celle du repas avec l'ex-mari. Bien que téléguidée, la prestation de l'actrice Maria Neto, mérite aussi d'être vue. Elle a d'ailleurs reçu un prix à Venise.

Rodrigo Sorogoyen sur Christoblog : Que Dios no perdone - 2017 (*) / El reino - 2019 (***)

 

2e 

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Petra

Il faut sans nul doute avoir l'esprit un peu tordu pour imaginer un tel film (et pour l'aimer aussi, je suppose).

Cela commence comme une chronique bourgeoise sous prozac : une jeune femme très avenante arrive comme stagiaire chez un célèbre artiste pervers narcissique.

On se doute assez vite que quelque chose d'anormal sous-tend leur relation, mais on est bien en mal d'imaginer les rebondissements retords et spectaculaire que le réalisateur va nous infliger pendant 1h47, à travers un montage compliqué qui alterne sept périodes dans un beau désordre chronologigue.

Petra est un film glacial et intellectuel, dans lequel la jouissance réside dans l'assemblage minutieux d'un puzzle diabolique, servi par une mise en scène fluide qui aime à filmer les espaces vides, semblant surprendre presque par hasard les interactions entre personnages. 

J'ai aimé la construction et le brio glacé du film. Le fait qu'il soit dénué d'émotions ne m'a pas dérangé. J'ai pourtant quelques scrupules à le conseiller : il y a chez Jaime Rosales l'aspect glacial d'Haneke allié à la stimulation intellectuelle de Farhadi, le tout sous influence de la tragédie grecque. Pas évident que le croisement plaise au grand nombre.

 

3e

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Mal de pierres

Malgré un scénario sur le papier intéressant, Mal de pierres s'avère être d'une platitude consternante.

Difficile dans ces conditions de ne pas incriminer la mise en scène de NIcole Garcia, et peut-être encore plus sa direction d'acteur.

Marion Cotillard arbore la même expression durant tout le film, révélant une fois de plus l'extrême atonie de son jeu. Alex Brendemühl ne fait guère mieux et Louis Garrel cabotine en sourdine.

La mise en scène est invisible et d'un classicisme pesant (ces plans de coup sur le sanatorium...), et si ce n'était faire insulte à quelques productions télévisuelles, on dirait volontiers qu'elle est digne d'un téléfilm. Le découpage du film ne vaut que par son twist final, qui curieusement ne parvient pas à nous frapper autant qu'il le devrait : la faute à la mollesse indigente de tout ce qui le précède ?

Peu incarné, aucunement original, Mal de pierres entre dans notre cerveau par un neurone et en ressort instantanément par un autre.

Nicole Garcia sur Christoblog : Un balcon sur la mer - 2010 (**) / Un beau dimanche - 2013 (***)

 

1e

 

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Insensibles

Au départ, une idée intéressante : dans les années 30, on découvre un groupe d'enfant insensibles à la douleur. Cette particularité les rend dangereux (pour eux-mêmes et pour les autres, puisque il peuvent faire le mal sans l'éprouver). Du coup, ils sont enfermés dans un hôpital psychiatrique

Alors qu'on suit le sort de ces enfants (et de l'un d'entre eux plus particulièrement), le film propose un montage alternatif avec l'histoire d'un neuro-chirurgien atteint d'un cancer incurable qui recherche ses parents biologiques.

Les deux histoires, entrelacées, finiront évidemment par se rejoindre.

Face à ce film, j'ai éprouvé des sentiments contradictoires : au début, passablement agacé par le formalisme un peu suranné des décors et de la mise en scène, j'ai fini vers le milieu du film à m'intéresser au déroulement de l'intigue. C'est l'irruption de la guerre qui a provoqué ce déclic. Puis, au fur et à mesure que le film avançait, je l'ai de nouveau de moins en moins aimé, jusqu'au final, d'une laideur et d'une bêtise considérables.

Au final, l'impression que j'ai eu est celle d'un gâchis, dû à un excès de formalisme. Trop de décors tue les décors, trop d'intention nuit aux intentions. Le film est excessivement démonstratif, alors que sa trame est relativement saine. Un cas d'école en matière de ratage.

 

2e

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