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Christoblog

Articles avec #pierre-yves cardinal

Simple comme Sylvain

Le nouveau film de Monia Chokri est certes une comédie parfaitement huilée, mais c'est aussi plus que cela : une comédie romantique, une fine description de trois classes sociales très différentes, une apologie de la sensualité et un beau portrait de femme.

Simple comme Sylvain décrit l'amour entre deux personnes de milieux très différents comme peu de films ont réussi à le faire ces dernières années : dans des genres différents, j'ai pensé à La vie d'Adèle et au magnifique Pas son genre, de Lucas Belvaux. 

Pour ce faire Monia Chokri utilise des procédés stylistiques qui ne reculent pas devant une certaine vulgarité volontaire (l'ombre de Xavier Dolan, pour qui elle a joué plusieurs fois, surplombe parfois le film) et un subtil décalage qui fait mine de singer l'émotion pour mieux la provoquer.

Il y a une foi en la magie du cinéma dans la démarche de la réalisatrice québécoise qui rend son film éminemment sympathique, en plus d'être tout simplement très bon, léger et profond à la fois.

 

3e

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Tom à la ferme

Le style baroquisant de Xavier Dolan se prête à mon avis bien mieux aux envolées romanesques, narratives et/ou autobiographiques (Laurence anyways, J'ai tué ma mère) qu'aux épures (Les amours imaginaires, Tom à la ferme).

On retrouve certes dans son dernier film ce qui fait le charme du jeune réalisateur québécois : un sens de la caméra qu'on dirait inné, une cohérence impressionnante de tous les éléments artistiques du film (jeu d'acteurs, costumes, décors, lumières, musiques). L'ensemble m'a toutefois semblé manquer de souffle et d'énergie. Tom à la ferme tient sur un fil ténu et il peut parfois donner l'impression de tourner à vide (à l'image de la musique trop envahissante de Gabriel Yared), ou d'avoir dit ce qu'il avait à dire dès sa première partie. Celle-ci, qui décrit l'arrivée de Tom (et qui constitue d'ailleurs le coeur de la bande annonce) est pour ainsi dire parfait, et se suffit presque à lui-même. Les péripéties qui suivent semblent se répéter ad nauseam autour des thèmes exposés initialement : une attraction de Tom pour le frère violent de son boyfriend, les rapports faussés à la mère.

C'est comme si le film, très bien démarré, patinait en milieu de montée, puis s'arrêtait net, à l'image de cette fin cut un peu bizarre, qui semble laisser tous les personnages en lévitation.

Comme d'habitude avec Dolan, j'ai envie de dire : de grandes capacités, mais peut beaucoup mieux faire.

Retrouvez tout Dolan sur Christoblog.

 

2e  

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