Tom à la ferme
Le style baroquisant de Xavier Dolan se prête à mon avis bien mieux aux envolées romanesques, narratives et/ou autobiographiques (Laurence anyways, J'ai tué ma mère) qu'aux épures (Les amours imaginaires, Tom à la ferme).
On retrouve certes dans son dernier film ce qui fait le charme du jeune réalisateur québécois : un sens de la caméra qu'on dirait inné, une cohérence impressionnante de tous les éléments artistiques du film (jeu d'acteurs, costumes, décors, lumières, musiques). L'ensemble m'a toutefois semblé manquer de souffle et d'énergie. Tom à la ferme tient sur un fil ténu et il peut parfois donner l'impression de tourner à vide (à l'image de la musique trop envahissante de Gabriel Yared), ou d'avoir dit ce qu'il avait à dire dès sa première partie. Celle-ci, qui décrit l'arrivée de Tom (et qui constitue d'ailleurs le coeur de la bande annonce) est pour ainsi dire parfait, et se suffit presque à lui-même. Les péripéties qui suivent semblent se répéter ad nauseam autour des thèmes exposés initialement : une attraction de Tom pour le frère violent de son boyfriend, les rapports faussés à la mère.
C'est comme si le film, très bien démarré, patinait en milieu de montée, puis s'arrêtait net, à l'image de cette fin cut un peu bizarre, qui semble laisser tous les personnages en lévitation.
Comme d'habitude avec Dolan, j'ai envie de dire : de grandes capacités, mais peut beaucoup mieux faire.
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