Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #mads mikkelsen

Indiana Jones et le cadran de la destinée

Que vaut le dernier (l'ultime ?) Indiana Jones ?

Pas grand-chose à mon sens.

La scène d'ouverture donne le ton. Ce long pré-générique égrène toute une série de poncifs éculés (les nazis, le combat sur le toit du train, le pont dynamité), ici remixés dans une immonde tambouille d'effets numériques tous plus visibles et ratés les uns que les autres. La tête d'Harrisson Ford rajeuni est particulièrement moche.

Le film souffle terriblement de la comparaison avec les scènes d'action spectaculaires et réalistes du dernier Mission Impossible

Quand le film revient au présent, on est fugacement séduit par la façon dont le scénario semble vouloir montrer le corps fatigué et vieilli du héros. On se prend alors à rêver d'un Indy en fauteuil roulant, maniant l'humour plus que son fouet. 

Malheureusement, le naturel revient vite et notre héros gambade, escalade et saute à quatre-vingt balais comme il le faisait à vingt, l'imagination en moins. Comme les personnages secondaires ne sont pas vraiment développés (et c'est dommage, car le personnage qu'incarne Phoebe Waller-Bridge est intéressant), on s'ennuie un peu, jusqu'à une dernière demi-heure surprenante et assez bien menée, qui sauve un peu la mise.

Une déception, même si la sourde nostalgie distillée avec parcimonie tout au long du film sauve celui-ci de la catastrophe.

James Mangold sur Christoblog : Le Mans 66 - 2019 (**)

 

2e

Voir les commentaires

Drunk

L'alcool, à dose raisonnable, est un puissant désinhibiteur qui favorise la construction de liens sociaux. A plus haute dose, il s'avère dangereux et destructeur. Voilà le postulat peu original de Drunk, qui dans un premier temps, semble devoir se limiter à ce contenu programmatique.

Le jeu convaincant des acteurs (à l'exception de Mads Mikkelsen, un peu trop monolithique à mon goût) et la fluidité de la mise en scène permettent au film de se maintenir au-dessus de la moyenne, jusqu'à ce que le scénario décolle finalement dans la deuxième partie du film. Drunk prend alors une coloration plus sombre et beaucoup plus intéressante.

Malgré de nombreuses lourdeurs dans le scénario, qui rappelle celles de La chasse, on se laisse donc finalement prendre à ce tableau à la fois amusant et touchant des affres de la quarantaine masculine scandinave. La scène de fin emporte finalement le morceau, offrant au film une échappée bienveillante et explosive. 

A savourer donc, sans modération.  

Thomas Vinterberg sur Christoblog  : La chasse - 2012 (*) / La communauté - 2017 (**)

 

2e

Voir les commentaires

Men & chicken

Voici un film tout à fait étonnant, construit sur un principe assez osé : essayer de générer de l'empathie pour une troupe de dégénérés peu aimable.

Résumons le pitch initial, sans spoiler bien sûr : deux frères découvrent à la mort de leur père que leur père biologique vit isolé sur une île. L'un est joué par un Mads Mikkelsen méconnaissable (cf photo). Il doit se masturber régulièrement. L'autre, qui paraît plus normal, semble à deux doigts de vomir en permanence. Les deux ont un beau bec de lièvre.

Arrivé sur l'île, les deux hommes font (violemment) connaissance avec trois demi-frères encore plus frappadingues... 

Même si le caractère un peu artificiel de l'intrigue ne permet jamais vraiment d'être transporté, on reste quand même sidéré de l'inventivité du réalisateur danois Anders Thomas Jensen, qui utilise à la perfection un extraordinaire décor de sanatorium laissé à abandon. Jouant avec les codes du film d'horreur comme avec ceux de la comédie, il parvient à susciter chez nous une réelle curiosité, qui trouve dans la révélation finale une portée presque philosophique. 

Le film distille tout au long de son déroulement de multiples indices qui rétrospectivement deviennent signifiants, et propose plusieurs scènes véritablement bluffante (comme celle de la cigogne, ou celle du badminton).

Le film prouve la vitalité du cinéma scandinave et danois en particulier : on reconnaît dans le casting des acteurs vus de nombreuses fois dans les séries The killing, Borgen, ou Bron, ainsi que dans les films de Tobias Lindholm ou Susanne Bier. Une curiosité.

 

2e

Voir les commentaires

Michael Kohlhaas

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/246/21024605_20130805164847021.jpgJ'aurais furieusement aimé aimer ce film, ne serait-ce que pour inviter tous mes lecteurs à y contempler de superbes paysages cévenols.

Malheureusement, il me faut avouer que le décor seul tient ses promesses, et j'y inclus le visage de Mads Mikkelsen, incroyable de minéralité.

Le scénario, illustrant une nouvelle de Kleist, aurait pu être intéressant, et en résonance avec son époque : un commerçant se révolte contre une injustice, lève une armée, puis s'en remet finalement à la justice. Le problème est que cette bonne matière bute constamment contre le parti-pris du cinéaste, Arnaud des Pallières, qui semble être de tuer toute émotion dans l'oeuf et de ralentir délibérément le rythme du film. On dirait par exemple que les acteurs se sont vu imposer un temps de silence après chaque réplique. Leur jeu est donc hiératique et désincarné.

Le film se distingue par des aspects techniques excellents (belle image, bande-son remarquable, scènes d'extérieur très bien filmées) et un mode de narration qui commence à être exotique et intriguant, avant de devenir fasitdieux et ennuyeux. Il lui manque l'étincelle qui nous emporterait (à l'image de ce dernier plan, beaucoup trop attendu). Parmi les autres défauts du film, j'ai également noté que le contexte historico-religieux du film aurait pu être développé, et que le personnage de Denis Lavant aurait pu être rendu plus compréhensible.

Une oeuvre d'esthète.

 

2e

Voir les commentaires

La chasse

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/74/11/20271614.jpgDifficile d’imaginer que le cinéaste du prodigieux Festen (un de mes films préférés des années 90) soit le même qui ait commis l’indigeste La Chasse.

Dans le tourbillon cannois de cette année, le film de Vinterberg avait grandement contribué, avec Des hommes sans loi, Sur la route et quelques autres, à me faire considérer la sélection 2012 comme plate et académique.

L’idée développée par le film est rebattue : un innocent instituteur (Mon Dieu, quel beau métier que se dévouer pour l’éducation de la petite enfance !) se voit accusé injustement par une petite fille d’attouchements.

Celle dernière est tout simplement jalouse et aimerait plus d’attention de la part de son maître, la petite garce. Elle connait les détails de l’anatomie masculine par la faute de son grand frère qui mate des films porno, le pervers. Tous les habitants vont progressivement prendre leur distance avec l’innocent, méprisant par là-même la présomption du même nom, les salauds.

Les méchants voisins iront même jusqu’à exécuter le chien de l’accusé, sous la pluie, ce qui s’avèrera particulièrement cruel puisque l’infortuné devra enterrer la pauvre bestiole sous un déluge, et sous les yeux de son fils. Bouh, c'est trop triste.

Le film accumule les poncifs en tout genre comme vous pouvez vous en rendre compte en lisant les quelques lignes précédentes, sans jamais arriver à faire naître la tension, ni causer un trouble moral qui irait au-delà de « des quidams peuvent devenir méchants et injustes quand ils sont cons et nombreux», ce qui n’est ni nouveau ni passionnant.

Il manque au scénario un peu de méchanceté, un soupçon de violence ou de perversité (il aurait été à l’évidence bien plus efficace de faire douter le spectateur de l’innocence de l’instituteur, et de ne révéler celle-ci qu’à la fin).

Le jury cannois, pas à une aberration près cette année, accorda le prix d’interprétation masculine à Mads Mikkelsen. On se demande bien pourquoi, tant l’envie de botter le cul de ce dernier en lui hurlant de se révolter (ce que chacun ferait bien naturellement dans sa situation) vous étreint tout au long de ce pensum laborieux.

 

1e

Voir les commentaires

Le guerrier silencieux, valhalla rising

Mads Mikkelsen. Le PacteNicolas Winding Refn est le réalisateur de films cultes réputés pour leur violence et leur caractère minimaliste (la trilogie Pusher, Bronson). Avec Le guerrier silencieux, il propose une expérience cinématographique radicale.

Le héros principal, One eye, outre le fait d'être borgne comme son nom l'indique, est en plus muet et ne prononce pas un mot du film.

Les autres personnages ne sont guère plus loquaces : l'ensemble des dialogues doit tenir sur une feuille A4 recto verso.

Il y a deux façons de recevoir le film :

1 - Vous êtes éblouis par la splendeur des paysages, la qualité de l'ambiance, l'aspect panthéiste du film et la façon dont il donne réellement à sentir la puissance - l'indifférence - de la nature. Il y a du Terrence Malick (version Le nouveau monde) et du Werner Herzog (Aguirre) chez Refn. Si c'est le cas, l'envoûtement peut être puissant et durable.

2 - Vous considérez que le film est une version nordique et violente du calamiteux et méridional Chant des oiseaux. Même ésotérisme à 2 centimes d'euros, même tics de mise en scène. L'éviscération à main nue et l'éclatement de crâne à coups de pierre ne vous semblent pas les moyens les plus adaptés pour décrire la psychologie des personnages.

Pour ma part j'ai oscillé pendant tout le film entre les deux postures, la première finissant par l'emporter (de peu) sur la seconde. Ceci dit, pour être tout à fait franc, il y a quelque chose d'incroyable dans le fait de ne pas s'ennuyer en regardant ce film. Et c'est pourtant le cas.

J'ai oublié de vous parler du scénario, mais après tout, cela n'a peut-être pas beaucoup d'importance. Sachez qu'il est question d'un guerrier viking en colère, d'un enfant blond, de premiers chrétiens, d'une traversée (oppressante) en bateau, de l'Amérique comme terre promise, d'un enfer, puis d'un sacrifice.

Pour les aventuriers des salles obscures uniquement.

 

2e

Voir les commentaires