Les cinq diables
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Le deuxième film de Léa Mysius contient plusieurs films.
Le premier est le portrait d'une petite fille qui possède un pouvoir surnaturel : voyager dans le temps en sentant une odeur. L'idée est très jolie et donne lieu à de beaux moment poétiques (les "bocaux à odeurs") et à un moment d'une grande intensité, un des plus beaux jumpscare vu récemment au cinéma.
Le second serait la chronique de la vie en province d'un couple mixte dont les liens se distendent doucement sur fond de non-dits. L'utilisation pertinente des décors (on songe à La nuit du 12, tourné dans la même région), la délicatesse de l'approche de Léa Mysius et l'intensité du jeu d'Adèle Exarchopoulos rendent cet aspect du film attachant, même s'il ne brille pas par son originalité.
Le troisième est une histoire de sorcellerie ancrée dans le passé, resurgissant à l'occasion du retour d'un membre de la famille. Cette partie du film est plus lourde que les autres, plus convenue et surtout un peu énervante par son aspect "je vous distille les indices petit à petit, tout en vous laissant deviner rapidement le tableau d'ensemble". Cette partie fantastique se double elle même d'une boucle temporelle paradoxale.
Les trois parties du film ne parviennent pas tout à fait à s'emboîter les unes avec les autres et semblent coexister artificiellement. Le film est trop écrit, ne laissant pas l'émotion surgir de la mise en scène. L'impression générale est toutefois positive, le talent de Léa Mysius réalisatrice surpassant (de peu) les carences de Léa Mysius scénariste.
Léa Mysius sur Christoblog : Ava - 2017 (***)