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Christoblog

Articles avec #chloe grace moretz

Sils Maria

Disons-le tout net : j'avais toutes les raisons de ne rien attendre de ce film. Je n'aime pas le cinéma d'Assayas, Juliette Binoche n'est pas mon actrice préférée et Kristen Stewart ne représente rien de plus que Twilight à mes yeux.

La surprise éprouvée lors de la vision du film à Cannes fut d'autant plus grande. Le film me ravit en tout point : finesse astucieuse du scénario, qualité de la photo exceptionnelle, actrices au top. 

Juliette Binoche est vraiment excellente en actrice qui réfléchit sur le passage du temps, à la fois superbe et marquée, alors que Kristen Stewart compose un personnage extrêmement intéressant, à la fois opaque et cristalline. Dans l'ombre de Binoche, star internationale, elle dessine au début du film le portrait d'une simple assistante, et se densifie progressivement en faisant émerger de nombreuses questions : qui est-elle vraiment ? Que veut-elle ? A la fois confidente intime et esclave moderne (elle doit demander la permission de s'absenter, même la nuit), Kristen Stewart impose une présence magnétique.

Assayas parvient à tisser autour de ce couple étrange un mystère passionant et troublant, qui mêle habilement de multiples jeux de miroirs et dessine une infinité de possibilités.

Alors que le film a déjà atteint des sommets, il est tout à coup troublé par l'apparition extrêmement convaincante de Chloé Grace Moretz. Il est aussi un tableau saisissant de l'emprise des NTIC sur notre vie quotidienne.

En ne résolvant pas totalement son intrigue, en échappant à la tentation du coup d'éclat et de la cruauté gratuite, Sils Maria se maintient sur le fil d'un rasoir mystérieux et aérien. Du grand art.

 

4e

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Dark shadows

Burton fait du Burton.

Il prend ses acteurs fétiches (Johnny Depp, Helena Bonham Carter) et leur fait faire les mimiques habituelles. Depp reprend donc sans efforts une partie de sa composition du Chapelier Fou dans le désastreux Alice. Le reste est à l'avenant, dans un registre qui flirte constamment avec l'auto-citation : gargouilles en carton pâte, fantômes transparents, plans de coupe sur les vagues déchaînées, enfance brisée et incomprise, filtres colorés, etc.

Le ton du film a la prétention d'être léger, il ne parvient qu'à être inconsistant.

Le contraste entre le XVIIIème siècle et les années 70 aurait pu être beaucoup plus habilement développé qu'il ne l'est ici, réduit tristement à des clichés et à un concert ....d'Alice Cooper (!?!).

Le scénario est flasque et personne n'y prêtera attention probablement. On vient maintenant dans les films de Burton un peu comme on visite la maison hantée de la fête du village : on ne sait pas trop pourquoi on y va (rire, avoir peur ?), on trouve ça de plus en plus kitsch en vieillissant, on est toujours déçu, mais on y retourne.

Le plus triste est le manque d'imagination qui semble avoir atteint Burton : aucune fulgurance, aucun éclat brillant d'imagination. La scène - très physique - d'amour entre Barnabas et Angélique n'exploite qu'une idée, en la répétant une vingtaine de fois. C'en est presque pitoyable.

Au final j'ai eu l'impression de voir un long clip paresseux. A éviter donc, même si une seule raison peut (peut-être) justifier de voir le film : les robes d'Eva Green (et surtout la rouge).

 

1e

 

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Hugo Cabret

Pourquoi n'ai je pas été voir ce film à Noël ?

Je me le demande encore, tellement sa magie entre en résonnance avec la période du sapin, de la crèche et des contes.

Son aspect artificiel, dont les décors en carton-pâte sont la parfaite illustration, est d'ailleurs à la fois sa force et sa faiblesse. Si on y croit, on écrasera probablement une petite larme en se laissant entraîner comme un gamin (ce fut mon cas). Si on n'y croit pas, le film pourra paraître indigeste comme un loukoum trop sucré.

Le film me réconcilie avec Scorsese, avec qui j'étais en froid depuis Casino. Un beau moment de cinéma, qui sonne à la fois comme un cadeau et un testament.

Et maintenant au boulot. Idées de dissertation :

  • A partir de la photo ci-dessus (Scorsese se met lui-même en scène en train de photographier Mélies), vous expliquerez en quoi le film constitue un hommage au cinéma en général , et de quelle façon il utilise la mise en abyme pour le faire.
  • A partir des oeuvres récentes de Woody Allen, Christopher Nolan, et Martin Scorsese, vous analyserez la vision qu'ont de Paris les cinéastes américain du XXIème siècle. Vous comparerez à la vision qu'en ont eu Minelli, Wilder et Polanski.
  • Explicitez le rôle que joue l'automate dans Hugo Cabret. Représente-t-il le cinéma ? Expliquez comment il relie tous les personnages du films, et concluez sur le regard de ses orbites vides dans le dernier plan du film.
  • Le cinéma répare-t-il les êtres ou construit-il les rêves ? Illustrez votre proposition par des scènes du film.
  • Hugo Cabret, film des passages. Vous commenterez cette assertion en examinant successivement les notions de passages secrets, de transmission des savoirs et de rite de passage à l'âge adulte.
  • Lorsque le gendarme sauve Hugo, peut-on dire qu'il agit en automate ? Pourquoi cette scène peut-elle être considérée comme un point nodal du film ?
  • Vous analyserez les sources littréaires du film (Hugo, Dickens, Stevenson, Verne) et détaillerez comment elles nourrissent la narration à travers trois thématiques : les orphelins, les machines et la destinée.
  • Trucages et illusions : couleur, 3D, effets spéciaux, images de synthèse. L'illusion moderne est elle plus moderne que l'illusion au temps de Mélies ? Argumentez.

 

3e

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