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Articles avec #charles berling

Elle

Cela faisait bien longtemps qu'un film ne m'avait pas autant captivé, de sa première image, un plan inoubliable sur le regard d'un chat, à la dernière. 

La grande réussite de Elle, c'est ce pouvoir, complètement perdu dans la plupart des films d'auteur aujourd'hui, de surprendre son spectateur de plusieurs façons différentes.

L'intrigue d'abord, particulièrement tordue, et dont je ne dévoilerai rien, qui multiplie les surprises et les coups de théâtre. Je ne parle pas ici de la principale ligne narrative, somme toute prévisible, mais de toutes les autres : la relation au père, les intrigues dans l'entreprise de jeux vidéo, l'évolution des relations entre les personnages, la relation au fils. 

Les réactions de Michèle, le personnage principal, constituent le deuxième facteur d'étonnement du film. J'ai été complètement bluffé par Isabelle Huppert, qui ici sublime son rôle dans un style qui lui colle à la peau : on ne sait jamais ce que cette diablesse va inventer. 

On aura rarement vu un personnage féminin plus décapant, plus intransigeant et plus désirant que celui-ci. Ce qu'elle dit est souvent en même temps plein de bon sens et profondément dérangeant. 

Verhoeven, par ses choix de montage et de mise en scène, accentue au maximum tous ces effets et dynamite littéralement une certaine qualité française dans son film : il coupe court des scènes qu'on s'attend à voir durer, il en invente d'autres qu'on se dit n'avoir jamais vu (le sang dans la mousse de la baignoire), il construit des rapprochements improbables. 

Elle est donc un film qui ne respecte rien, si ce n'est l'irréfragable liberté de son personnage principal. C'est jouissif.

 

4e

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Le prénom

Le prénom permet de passer un bon moment, et c'est déjà ça.

Bien sûr, il s'agit quasiment de théâtre filmé, l'action se déroulant le temps d'une soirée entre amis d'enfance, dans un appartement parisien (dont le décor a été intégralement construit pour les besoins du film).

L'impression d'être au théâtre est renforcée par le fait que les comédiens principaux du film jouaient également au Théâtre Edouard VII, où la pièce à été donnée plus de 200 fois (sauf Charles Berling). C'est peut-être pour cette raison que le film semble si efficace, du moins dans ses deux premiers tiers, avec un rythme enlevé et des réparties qui font mouche, quittant (un peu) les sentiers battus de la comédie franchouillarde de repas bourgeois.

La fameuse histoire du prénom n'est que le prétexte initial à un grand déballage, à la fois amusant, tendre et cruel.

J'ai tout particulièrement aimé la prestation de l'incroyable Guillaume de Tonquédec, décisif en timide un peu mou, que les autres prennent pour un homo (la preuve : il écoute Etienne Daho et porte des chemises oranges), ce qu'il n'est pas, comme le twist final le révèlera. Bruel est absolument convainquant en quarantenaire qui a réussi, face à un Charles Berling campant idéalement le bobo de gauche, qui lit Télérama et n'a pas de télé. Les deux actrices (Valérie Benguigui et Judith El Zein) sont au diapason.

Un divertissement de qualité.

 

3e

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