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Articles avec #antonio banderas

Compétition officielle

Il y a en Espagne en ce moment une mode des comédies caustiques et cruelles ! Après le chef d'entreprise cynique de El buen patron, voici le clash d'egos d'une réalisatrice imbue d'elle-même (formidable Penelope Cruz), d'un acteur de type hollywoodien (Antonio Banderas au summum de superficialité bling-bling) et enfin d'un comédien de théâtre radical (Oscar Martinez très à l'aise dans son rôle de rabat-joie).

Le film enchaîne les scènettes plus ou moins amusantes avec une belle inventivité (la scène du baiser avec la figurante, celle du rocher, celle des prix). Au delà du plaisir vaudevillesque des aventures du trio, Compétition officielle propose une réflexion incidente sur la condition d'acteur, par forcément très profonde, mais la plupart du temps plaisante.

Distrayant, ne serait-ce que pour la prestation rayonnante de l'inoxydable Penelope Cruz, toujours au top.

 

2e

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Femmes au bord de la crise de nerf

Revoir Femmes au bord de la crise de nerf 30 ans après sa sortie procure de curieuses sensations.

En premier lieu, le souvenir d'une comédie complètement déjantée au style extrêmement choquant est balayé par ces retrouvailles. Si la fin du film est effectivement un poil foutraque, toute la première partie est plutôt lente, douce et teintée d'une certaine tristesse. D'autre part, tout ce qui pouvait sembler résolument nouveau en 1989 (les couleurs criardes, les vêtements et la déco invraisemblables, une certaine crudité dans l'expression des femmes sur leur sexualité) semble aujourd'hui tout à fait sage et convenu.

Le deuxième point qui saute aux yeux, c'est à quel point tout le cinéma d'Almodovar est déjà présent dans ce film, derrière la façade sympathique mais un peu factice de vaudeville survitaminé, que ce soit en terme de mise en scène (les gros plans sur les objets et les visages), de scénario (la complexité et la profondeur), ou de thématiques (les corps hors norme, les femmes puissantes qui se réalisent à travers les drames, le pouvoir des coïncidences, les troubles mentaux).

Le film qui donna au réalisateur espagnol une renommée mondiale mérite vraiment d'être revu : sa mécanique imparable et complexe fonctionne encore très bien et Carmen Maura y est excellente (même si le tournage fut pour elle un cauchemar et marqua le début d'une brouille durable avec Almodovar).

Dans Etreintes brisées, sorti en 2009, un personnage du film tourne un film dans lequel sont repris de nombreux détails de Femmes au bord de la crise de nerf (le téléphone rouge à terre, la préparation d'un gaspacho aux somnifères) : une façon pour le cinéaste madrilène de rendre hommage au film jalon de son début de carrière.

A (re)voir.

 

3e

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Douleur et gloire

Ce soir vendredi 17 mai 2019, j'ai eu la chance d'assister à la projection de Douleur et gloire dans le Grand Théâtre Lumière de Cannes, en présence de l'équipe du film.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'étreinte qu'échangèrent il y a quelques minutes Antonio Banderas et Pedro Almodovar avait une intensité incroyable. 

Le film est en effet une mise en abyme à plusieurs niveaux concernant l'homme et le cinéaste, interprété magistralement par l'acteur espagnol. 

Après un départ plutôt sage, baignant dans la lumière dorée des souvenirs d'enfance, Douleur et gloire empreinte brutalement des chemins plus escapés : il va être question d'héroïne, d'écriture, de problèmes de santé et de souvenirs plus ou moins agréables. 

Le film décolle à partir du moment où la mise en abyme se résout dans la rencontre de Federico / Marcello avec Salvador / Pedro. Ce moment de cinéma, un des plus beaux en matière de sentiments amoureux que j'ai pu voir ces dix dernières années, fait décoller le film vers des hauteurs qui semblent compatibles avec l'idée d'une Palme d'or.

Justesse des sentiments, perfection de la mise en scène, intelligence du montage, performance exceptionnelles de tous les acteurs : dans sa deuxième partie, le film-somme d'Almodovar semble capable de cumuler tous les superlatifs dans tous les domaines.

C'est simple et beau.

 

4e 

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La piel que habito

Bon, allez, on ne va pas tourner autour du pot : c'est un Almodovar pur jus, tourné en roue libre par Pedro.

Voilà. Donc, vous savez déjà ce que vous allez y trouver avant de le voir : du sexe, de la violence, des histoires de famille, une réflexion sur le corps, des décors toujours choisis avec un goût à la fois kitsch et très sûr, des acteurs et actrices plutôt très bons et entièrement dévoués au maestro, la musique pseudo classique de Iglesias, une chanson culte, un scénario alambiqué avec retour dans le passé, de discrets mais élégants mouvements de caméra, un sens du cadre absolu, des coups de feu, une confusion des genres, etc...

L'émotion manque parfois, les péripéties sont un peu trop prévisibles (tout en étant complètement improbables, c'est la curiosité du film) et certaines scènes semblent tournées par un assistant peu inspiré, mais ça reste tout de même au global du bel ouvrage. 

 

3e

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Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu

Freida Pinto et Josh Brolin. Warner Bros. FranceOn va voir le dernier Woody Allen comme on va voir le dernier Lelouch : en devinant qu'il ressemblera au précédent, qui lui-même ressemblait au précédent, qui...

La petite musique allenienne semble bien usée désormais, au propre (les arrangements jazzy old fashion aigrelets) comme au figuré. Rien de nouveau dans l'intrigue : des chassés-croisés, une voix off difficilement supportable, des marivaudages en toc, une pute aux gros seins, un artiste manqué. Bref les stéréotypes usuels du maître.

Dans cet opus qu'on oubliera aussi vite que le précédent, il y a pourtant une dose de cruauté qui aurait pu sauver le film, si Woody avait chaussé les lunettes / bistouris qui avaient rendu si brillant le diamant Match Point.

Malheureusement tout est mou dans ce film, de la réalisation à la lumière en passant par le jeu ridicule des acteurs et actrices. Seule Naomi Watts semble à la hauteur : elle minaude superbement en essayant ses boucles d'oreille, puis peut vraiment être infâme avec sa mère.

A part elle, encéphalogramme plat.

 

1e

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