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Christoblog

Articles avec #anne dorval

La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé

La première série de Xavier Dolan commence bien.

J'ai été intrigué par les deux premiers épisodes, pendant lesquels je me suis vraiment demandé quels étaient les ressorts qui agitaient les différents personnages, tous plus déjantés les uns que les autres.

La mise en scène est dolanienne, fiévreuse, près des visages. Le québécois ne recule pas devant les passages obligés du format série : cliffhangers, effets faciles, rebondissements divers. Anne Dorval est formidable et Julie LeBreton une vraie découverte.

Malheureusement, mon intérêt a nettement baissé à partir du troisième épisode pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j'ai deviné assez tôt ce qui s'était vraiment passé lors de la fameuse nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé, ce qui, évidemment, nuit à l'intensité du suspense. La disparition du personnage de la mère nuit également beaucoup à la qualité de la série : en son absence, j'ai eu l'impression que les enfants ne faisaient que meubler un temps imparti, et que les longueurs se multipliaient.

La mise en scène finit par lasser, les intrigues secondaires (Eliott et sa copine, la vie sexuelle de Chantal, l'avenir du couple Julien/Chantal) tournent court, et les flashbacks lourdingues ne sont pas du meilleur goût.

Au final, cette mini-série de cinq épisodes laisse un arrière goût d'inachevé. Dolan peut sûrement mieux faire.

 

2e

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Matthias et Maxime

Dans ce film intime et modeste, Xavier Dolan, surdoué parfois hystérique, semble essayer de marquer une pause.

On retrouve ici certaines de ses préoccupations habituelles (le rapport à la mère toxique, les relations amoureuses) et d'autres plus nouvelles (la bande de potes bruyants). 

Il y a peut-être un peu moins de tics que d'habitude, même si on a droit à l'habituelle pluie de confettis / particules et aussi à la bande-son à fond, caméra rivée au macadam.

C'est décousu, souvent répétitif, parfois touchant, et un peu juste pour remplir tout un long-métrage. Il y a aussi une sorte de hiatus entre l'âge réel de Xavier Dolan et celui du personnage qu'il joue. Le film n'est pas exempt de maladresses criardes (le coup de fil pour avoir une recommandation), flotte de façon constante entre différentes intentions et n'est pas vraiment convaincant.

Une initiative sympathique, mais qui n'arrive pas à me convaincre totalement.

Xavier Dolan sur Christoblog : J'ai tué ma mère - 2009 (**) / Les amours imaginaires - 2010 (**) / Tom à la ferme - 2012 (**) / Laurence anyways - 2012 (***) /  Mommy - 2014 (****) / Juste la fin du monde - 2016 (*) / Ma vie avec John F. Donovan - 2019 (*)

 

2e

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J'ai tué ma mère

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/70/49/31/19100866.jpgCe qu'il y a de plus intéressant dans J'ai tué ma mère (2009), c'est le parcours de son réalisateur Xavier Dolan. A 19 ans, alors qu'il n'a tourné aucun court-métrage, il manifeste une assurance incroyable, s'assumant à la fois auteur, acteur et réalisateur de son film. Il y a du Woody Allen dans la démarche de Dolan, dans cette façon de se mettre en scène sans éviter l'auto-dérision, ni l'impudeur.

Formellement, le film multiplie sans vergogne les audaces  : succession de plans fixes très rapides pour ouvrir certaines séquences, ralentis, caméra portée, accélérés, effets de lumière, textes incrustés... Le film peut du coup paraître un peu fourre-tout, sorte de couteau suisse de l'apprenti réalisateur. 

Il se regarde toutefois avec un certain plaisir, dû en grande partie à la qualité de jeu de l'actrice jouant la mère, l'excellente Anne Dorval.

De haine il n'est finalement pas question, tellement le film est à l'évidence un cri d'amour à sa mère lancé par un ado en pleine crise. Baigné de culture littéraire, picturale et cinématographique, J'ai tué ma mère est aussi le manifeste d'un futur grand, intégrant déjà tout un univers et une conception très mature de sa propre destinée.

Xavier Dolan sur Christoblog : Les amours imaginaires

 

2e

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