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Christoblog

Articles avec #fin du monde

4h44 Dernier jour sur terre

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/89/27/25/20250715.jpgLes bobos meurent aussi.

Voilà ce qu'on peut déduire du dernier film d'Abel Ferrara, qui nous raconte la dernière journée avant l'apocalypse de Cisco et Skye, bobos installés dans un joli loft du Lower East Side, à New-York.

Elle va passer sa journée à peindre et à faire l'amour (coucou les frères Larrieu !). Lui ne fait rien, discute avec le dalaï-lama qui cause dans le poste, hésite à se remettre à la cocaïne pour ce dernier instant, parle avec des amis sur Skype, observe ses voisins qui mangent  des steaks.

Tout cela est inintéressant au possible, et les tentatives de Ferrara pour nous faire ressentir que ces petites choses sont intenses parce ce que sont les dernières, sont désespérément vaines. En réalité, on ne croit pas à ce qu'on voit, c'est aussi simple que ça, et dussions nous y croire, on n'aurait qu'une envie, dire que ces zigotos prétentieux et lourdingues l'ont bien mérité.

Enlacer le livreur de repas vietnamien, really ? Faire une crise de jalousie envers l'ex de son mec, empêchant celui-ci de parler à sa fille ? Se plaindre sur la terrasse des méchants industriels, des experts incompétents ? Allez hop, ces gens-là méritent bien le gros trou dans la couche d'ozone.

Le film parvient à être d'une laideur abyssale lorsque Ferrara nous montre des images absolument immondes et ridicules, en surimpression des visages de ses acteurs. On en vient à souhaiter que tout cela s'arrête en vrai, et c'est ce qui arrive enfin après 1h22 de souffrance, lors Skye prononce ses derniers mots d'une profondeur et d'une originalité que je vous laisse mesurer : "Nous sommes déjà des anges". Pouah...

 

1e

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Melancholia

Kirsten Dunst & Charlotte Gainsbourg. Les Films du LosangeMelancholia s'ouvre par une série de plans fixes à la beauté glaçante et aux lumières irréelles.

Par son aspect poseur, voire pédant, cette ouverture rappelle celle (complètement ratée) de Minuit à Paris. Elle fait également penser au long insert cosmo-panthéiste de Malick dans The tree of life. D'une certaine façon, les spectateurs pressés pourront se contenter de ces quelques plans : ils contiennent les plus belles trouvailles du film, le résume parfaitement (en en dévoilant d'ailleurs la fin) et illustre une de ses caractéristiques principales, la lenteur.

Deux soeurs : Justine (sublime Kirsten Dunst) et Claire (la sombre Charlotte Gainsbourg).

Deux parties. Dans la première, Justine se marie. Le mariage tourne au fiasco au fur et à mesure que Justine perd pied avec la réalité. Le film lorgne incontestablement vers le repas de famille du formidable Festen, le film de Thomas Vitenberg. Il n'en a malheureusement pas la force. Kiefer Sutherland, le héros de 24, semble importer ses tics de justicier, il regarde par dessus ses épaules avant de frapper à une porte comme si une armée de terroristes allait débarquer. Bref, sans être complètement nulle, cette partie dogme semble avoir été vue mille fois, et on s'ennuie ferme. Peut-être faut il être (ou avoir été) dépressif, comme Lars von Trier lui-même pour saisir toutes les nuances de la chute de Justine. Pour ma part, j'ai souffert et ne me suis pas passionné pour ces petits psychodrames mesquins et sans intérêt.

Dans sa deuxième partie, le film décrit les jours qui précèdent la collision de la planète Melancholia avec la Terre. Même décors (un hôtel de luxe et un golf), mêmes personnages (hors le mari éconduit, bien sûr). Au fur et à mesure que l'échéance approche, les personnages semblent inverser leur polarité : Justine devient sereine (elle préfère une grandiose catastrophe à de menues satisfactions) et Claire panique. Cette partie est plus réussie que la première, elle souffre cependant d'un goût curieux pour certains effets kitchissimes (le dernier plan !) et pour certains messages douteux (la Terre est mauvaise). Le scénario étire jusqu'à la rupture une intrigue minimale.

Melancholia laisse au final un sentiment d'oeuvre malade, riche de potentialités, mais n'étant parvenue à les concrétiser complètement.

 

2e

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