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Christoblog

Articles avec #arthur harari

Le procès Goldman

Cédric Kahn propose dans son dernier film une plongée en apnée dans le fameux procès en appel de Pierre Goldman, militant d'extrême gauche (et accessoirement demi-frère de Jean-Jacques Goldman, qu'on voit brièvement dans le public, joué par le jeune Ulysse Dutilloy).

L'intérêt du film réside avant tout dans la performance hors du commun de l'acteur Arieh Worthalter, qui campe un Goldman incroyablement sûr de lui et provocateur. Il est superbement horripilant.

La mise en scène clinique de ce quasi huis-clos (le film se déroule presque exclusivement dans la salle de tribunal) génère un sentiment de réalité assez inhabituel. On est littéralement immergé dans ce procès dont le public semble découvrir en même temps que nous les rebondissements.

Le sujet entre en résonance avec la situation actuelle de la France (la police, le racisme, l'antisémitisme, le terrorisme, les inégalités sociales) et on est rivé à cette histoire qui entremêle avec habileté portrait psychologique, suspense et chronique historique.

Un grand film dans lequel Arthur Harari, co-scénariste de Anatomie d'une chute, joue le rôle de l'avocat Georges Kiejman : une année de films de procès pour lui !

A voir. 

 

3e

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Onoda

Quel film extraordinaire que ce Onoda ! Je crois n'avoir jamais vu de film français aussi ambitieux de toute ma vie.

C'est tout le grand cinéma américain du nouvel Hollywood qu'il faudrait convoquer ici, pour le comparer au souffle, à l'ampleur narrative de ce deuxième film d'Arthur Harari. On pense bien bien sûr au cinéma de Cimino, mais qui serait ici dans une tonalité mineure : une sorte de Voyage au bout de l'enfer intime et introspectif.

Le film est parfait sur tous les plans, sans aucune exception. L'image est d'une beauté irréelle, la photographie sublimant tous les plans, baignant les scènes dans une lumière souvent grisâtre, à la fois précise et réaliste. Les acteurs sont incroyables, le sentiment d'immersion absolu. Le découpage du film, habilement structuré autour de plusieurs flashbacks imbriqués, réduit les 2h47 du film à un clignement d'oeil. 

Une odyssée au long cours, de l'émotion, de la poésie, de la réflexion : Onoda, c'est du cinéma d'auteur XXL, en parfaite résonance avec le monde actuel (on comprend parfaitement comment peut naître une théorie du complot). Il est pour moi inexplicable que le film n'ait pas été en compétition au Festival de Cannes 2021, à la place de films comme La fracture, Haut et fort ou Tout s'est bien passé.

Arthur Harari sur Christoblog : Diamant noir - 2016 (**)

 

4e

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Diamant noir

Il faut un certain cran à Arthur Harari pour se lancer dans un scénario de film noir complexe à l'occasion de la réalisation de son premier film.

L'intrigue de Diamant noir est particulièrement alambiquée, sans être profondément originale : il est question d'un petit délinquant qui apprend la mort de son père, perdu de vue depuis longtemps. Ce père s'avère avoir été spolié par sa famille, des diamantaires d'Anvers. A l'occasion des funérailles, l'occasion va être donnée au fils de s'incruster dans la-dite famille et d'y faire à la fois son trou et le lit de sa vengeance.

Disons-le, l'intérêt du film n'est pas vraiment dans le scénario, ni dans l'interprétation artificielle du pourtant magnétique Niels Schneider, mais dans la mise en scène et ses parti-pris formels tout à fait étonnants : éclairages artificiels néo-expressionistes en couleurs, rêveries suréalistes, accumulations de gros plans inquiétants, scènes émergeant d'un inconscient torturé (le quasi-viol par exemple), mélange malsain des genres, récurrence des motifs narratifs.

Le tout donne au film une tonalité hitchcockienne post-moderne (on songe aussi au Coppola de Tetro ou encore à De Palma) pas désagréable. 

A suivre.

 

2e

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