Paris Cinéma 2012
Alors que le Festival Paris Cinéma connait quelques problèmes existentiels (cf l'article du Monde du 5 juillet et l'irruption dans le paysage du Champs-Elysées Film Festival), je ne peux malheureusement consacrer que quelques heures au Festival.
J'y vois d'abord Renoir, le dernier film de Gilles Bourdos, qui fut le film de cloture d'Un certain regard cette année. Je reviendrai sur le film dans une critique détaillée, mais je peux déjà dire que son académisme extrême en fait un objet de controverse. Un film étrange dont il faudra reparler.
Le Festival consacrant une large partie de sa programation à une rétrospective Hong-Kongaise, j'ai également vu Love unto waste. Dans le genre Aucun lecteur de ce blog n'a vu ou ne verra ce film, il se pose un peu là. La fiche Allociné existe, mais est réduite à sa plus simple expression.
Ce film de Stanley Kwan est pourtant étonnant : il paraît d'abord être une comédie sentimentale avec comme personnage principal Tony Leung (excusez du peu) et un trio de jeunes filles esseulées, dont deux jeunes taïwanaises. Il vire sans crier gare au drame sordide, en sautant la case thriller sur laquelle on l'attendait pourtant, avant de devenir une sorte de farce macabre, illuminée par le divin Chow Yun-Fat (encore une pointure !). Il emprunte également un détour intéressant du côté de la chronique sociale et du drame élégiaque.
Kwan propose une oeuvre dotée d'une vitalité et une capacité de se remettre en question qui dépasse donc largement le tout venant de notre production occidentale, avec en toile de fond une réflexion profonde sur l'impossibilité d'aimer, l'impermanence des choses et l'évanescence des sentiments. Remarquable à plus d'un titre, une très belle découverte.
Retour imprévu à Paris le samedi 7 juillet. J'en profite pour voir deux films : Queen of Montreuil de Solveig Anspach en avant-première mondiale, et Laurence Anyways de Xavier Dolan. Le premier est une délicieuse et délicate comédie portée par l'actrice Florence Loiret Caille, le second un film fleuve puissant, romanesque et parfois énervant, bénéficiant aussi d'une remarquable interprétation du principal personnage féminin : Suzanne Clément.
Les deux critiques dans les jours qui viennent sur Christoblog.
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