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Christoblog

De rouille et d'os

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/89/84/98/20086124.jpgDeuxième film vu de la sélection officielle (après le délectable Moonrise kingdom) et deuxième coup de coeur : on peut dire que Cannes 2012 commence fort.

Dès les premiers plans, il apparaît clairement qu'Audiard fait désormais partie des plus grands réalisateurs actuels. Il compose des images de générique absolument éblouissantes, mixant plusieurs thèmes du film comme dans un rêve. C'est de toute beauté.

Le récit embraye ensuite avec une belle efficacité, et nous happe rapidement, donnant une impression de réalité extrêmement intense. Audiard excelle dans la reconstitution d'un milieu, d'un évènement, d'une ambiance (le parc marin, l'appartement d'Anna et de son mari, la salle de sport...). On est tellement ébloui par la beauté des images qu'on tarde un peu à se rendre compte de la qualité de jeu des interprètes : Marion Cotillard, qui signe son plus grand rôle (j'ai envie de dire son premier vrai rôle), Matthias Schoenaerts, Marlon Brando belge et Corinne Louise Wimmer Masiero

Le film enfin n'est pas qu'un mélo de haute volée, il est aussi un puissant révélateur de l'état de la société, et il donne à voir un renversant tableau de la façon dont le système amène aujourd'hui les pauvres à surveiller les pauvres (étonnant écho dans l'actualité du jour avec l'affaire Ikea).

La bande-son est osée et bourrée de références : les plus anciens apprécieront de voir Stéphanie se déchaîner en fauteuil sur le toujours énergisant Love Shack des B-52. Pour ma part, j'ai particulièrement aimé le remix ébourriffant du State trooper de Springsteen par Trentemoller (écoutez), dont les paroles entrent parfaitement en résonance avec le film. Un grand moment de cinéma.

Seul petit bémol : la toute dernière partie dans la neige m'a semblé ne pas éviter complètement le piège de la sensiblerie. Mais c'est un détail au regard de la puissance de cette oeuvre, qui en fait - évidemment - une Palme d'or en puissance.

Audiard sur Christoblog : Un prophète

 

4e 

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C
j'aurais aimé partager cet avis, mais mis à part marion cotillard et des prises de caméras sublimes, je n'ai vu que clichés et néant absolu...dommage :$
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C
<br /> <br /> Il y a une "énigme de néant sentimental" dans le personnage d'Ali qui a rarement été montré au cinéma, mais je comprends que ce film ne fasse pas l'unanimité.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Une nouvelle fois un très bel Audiard, solide dans son émotion malgré les ficelles mélodramatiques. La marque d'un cinéaste accompli.
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C
<br /> <br /> Du bon, du beau boulot. Et quel talent pour proposer de belles images !<br /> <br /> <br /> <br />
P
Je n'ai pas aimé, je me suis ennuyé, le film est bourré de clichés ("impression de réalité", tu plaisantes ?) et totalement vide. Seule Marion Cotillard surnage, et de belle manière. Mais ça ne<br /> suffit vraiment pas.
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C
<br /> <br /> Pour moi, c'est absolument tout l'inverse. J'avais ce sentiment pour les autres Audiard, et là par contre une impression de plénitude, de véracité, de densité...<br /> <br /> <br /> <br />
D
Bonjour Chris, cela serait bien que le film soit récompensé de quelque façon, mais je ne suis pas sûre que cela sera la Palme d'Or d'après les pronostics que j'ai entendus. En tout cas, bonne fin<br /> de festival et bon dimanche.
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C
<br /> <br /> Effectivement les dernières rumeurs cannoises évoquaient plutôt un match Haneke/Carax, avec une remontée en force de Mungiu.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Pour moi la scène dans la neige n'est pas en trop, c'est juste les séquences qui suivent qui sont "un peu trop bien faites". C'est curieux, mais j'aurai préféré une fin plus triste...
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C
<br /> <br /> Oui, la fin "happy end" détonne avec le film, je suis d'accord.<br /> <br /> <br /> <br />