Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Jeanne du Barry

Dès les premières scènes de Jeanne du Barry, on est fixé sur un certain nombre de choses.

D'abord, on verra Maïwenn dans beaucoup de plans : le film est donc peut-être avant tout un portrait de la réalisatrice en courtisane. Deuxièmement, on va passer d'étape en étape au pas de course, sans trop s'encombrer de détails ou de préoccupations réalistes : la voix off est là pour rythmer la cadence. Et enfin, notre héroïne a une ambition dévorante, et ne rechigne à faire usage de ses atouts physiques pour parvenir à ses fins.

Jeanne du Barry se contente ensuite de dérouler tranquillement une histoire minimale sur les bases énoncées ci-dessus, avec un allant plutôt sympathique, quelques traits d'humour et un zeste d'émotion sur la fin. Tout cela est benoîtement réalisé, dans un style peu avare en mauvais goût, qui aurait peut-être plus convenu à une série sur France 2. Les différents personnages n'ont aucune profondeur psychologique.

Benjamin Lavernhe est aussi convaincant que Johnny Depp est momifié, comme à peine sorti du formol pour être roulé dans le talc. On apprend vaguement quelques trucs sur l'étiquette à la cour, et on se dit qu'un système à ce point sclérosé ne pouvait plus trop durer.

Les défauts du film (son académisme rieur, son absence de sensualité et de cruauté, la clarté excessive de sa ligne artistique, sa superficialité clinquante, son sentimentalisme à l'eau de rose) ont fait probablement son succès : les spectateurs s'amusent et ne sont dérangés par aucune aspérité. Tant mieux pour le cinéma français, décidément plutôt en forme en ce début 2023.

Maïwenn sur Christoblog : Polisse - 2011 (****) / Mon roi - 2015 (*) / ADN - 2021 (**)

 

2e

Commenter cet article