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Christoblog

Articles avec #solene rigot

Bergers

Ce film canadien raconte comment un jeune homme qui fuit son Québec natal devient berger en Provence (et accessoirement y rencontre l'amour). Il est tiré de l'histoire personnelle du co-scénariste Mathyas Lefebure, qui en a fait un livre (D'où viens tu, berger ?). 

Il y a dans la réalisation de Sophie Deraspe une fraîcheur dont je ne sais pas si elle est typiquement canadienne, mais dont on n'a pas l'habitude sur les écrans français.

Il n'y a en effet dans cette histoire ni discours militant, ni angélisme, ni pathos, ni coups de théâtre dramatique, ni critique sociale : simplement la volonté de raconter une histoire assez simple d'une façon sensorielle. Bergers parvient de cette façon à être à la fois réaliste (parfois presque naturaliste) et par moment discrètement lyrique.

Pour maintenir cet équilibre délicat entre naïveté constructive et description évocatrice, il faut une interprétation sensible et parfois ambigüe. Félix Antoine-Duval et Solène Rigot apportent avec brio leur vivacité à ce drôle de couple qui se construit très progressivement, au contact d'une nature grandiose.

Une jolie surprise.

 

2e

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Tonnerre

J'avais remarqué, comme beaucoup, le moyen métrage de Guillaume Brac diffusé dans les salles l'année dernière : Un monde sans femme. J'étais donc curieux de retrouver son acteur fétiche (Vincent Macaigne) transporté des plages de Picardie dans les frimats de Bourgogne.

Le résultat est très convaincant. On est tout de suite happé par cette histoire de presque rien, cette romance de province qui se transforme en cauchemard potentiel. C'est le ton très juste dans lequel le film grandit qui fait sa qualité. Tout y sonne vrai : les tristes décors d'une petite ville endormie, les intérieurs aux papiers-peints défraîchis, les seconds rôles aux visages très expressifs, les acteurs "nature".

La progression dramatique du film est très subtile. Guillaume Brac nous emmène à chaque virage dans une direction inconnue, et bien malin celui qui pourra se targuer d'avoir prévu les développements de la seconde partie du film.

Vincent Macaigne, toujours fabuleux dans le rôle de candide respectueux, trouve ici à exprimer une variante un peu plus ambiguë de son jeu. Tonnerre fourmille de jolies scènes (la danse, la promenade en barque, le chien qui apprécie la poésie) et de discrètes réussites (la relation au père, les éléments qui se font écho d'un bout à l'autre du film). Il marque la naissance d'un réalisateur avec qui le cinéma français devra désormais compter.

Je le conseille vivement.

Retrouvez les films avec Vincent Macaigne critiqués sur Christoblog.

 

3e

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