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Christoblog

Articles avec #guillaume brac

Ce n'est qu'un au revoir

Nous sommes nombreux (enfin, toute proportion gardée, ce n'est pas non plus Marvel) à suivre la carrière de Guillaume Brac, auteur de films tous plus délicieux et délicats les uns que les autres (Un monde sans femme, Tonnerre, A l'abordage).

Il y a dans la façon de filmer de Brac une attention aux autres et une modestie qui rendent chaque image estimable et aimable : il fallait qu'un jour cela se traduise dans un documentaire, ce qui est ici le cas.

Le réalisateur a tourné pendant quatre semaines les derniers moments de lycée d'un groupe de jeunes d'aujourd'hui, dans le Sud de la France.

On commence par des plans très larges, puis petit à petit on se rapproche d'un petit groupe dont on va apprendre à connaître les membres par des interviews individuels ou en petit groupe (ce sont surtout des filles).

De ces instantanés surgissent de très beaux moments, des fêlures, des drames, des espoirs et finalement autant de destinées individuelles. L'alternance de scènes tournées à l'extérieur (dans la nature) et à l'intérieur (dans le tout petit dortoir) donne au film une respiration apaisante. Certaines scènes sont très émouvantes, donnant à sentir la matérialité du temps qui passe et d'une certaine façon, .... celle du temps qui passera dans l'avenir.

Un beau documentaire.

Guillaume Brac sur Christoblog : Un monde sans femmes - Le naufragé - 2012 (***) / Tonnerre - 2014 (***) / A l'abordage - 2020 (***)

 

2e

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A l'abordage

Le nouveau film de Guillaume Brac, artisan singulier, modeste et attachant du cinéma français contemporain, est à voir en ce moment sur Arte TV.

Comme souvent chez ce cinéaste précieux, le trait est d'une grande finesse. Il s'agit ici de suivre Félix, gaillard fort en gueule de la banlieue parisienne, dans un pari un peu fou : rejoindre dans le Sud une fille rencontrée lors d'une soirée au bord de la Seine. 

Accompagné par son ami Shérif, géant placide et raisonnable, Félix rencontre un jeune chauffeur coincé par le biais d'un covoiturage hasardeux. L'arrivée au camping de Die va occasionner toute une série de mini évènements à la fois tendres, profonds et révélateurs.

Guillaume Brac réussit merveilleusement bien à nous faire ressentir cette ambiance très spécifique aux vacances d'été : à la fois ouverte à tous les possibles et comme ralentie, dans la glu chaude de l'été. Dans ce contexte formidablement dessiné, les jeunes gens du film explorent leurs liens et leur propre personnalité. Sous l'oeil avisé du cinéaste, on a presque l'impression de les voir en temps réel choisir leur façon d'être : serais-je un affreux goujat ou finalement un mec sympa ? Un gars coincé qui n'a jamais de meufs ou un homme qui prend ses responsabilités ?

Il y a dans ce film une qualité d'observation qu'on voit peu dans le cinéma français : je vous le conseille chaudement.   

Guillaume Brac sur Christoblog : Un monde sans femmes - Le naufragé - 2012 (***) / Tonnerre - 2014 (***)

 

3e

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Tonnerre

J'avais remarqué, comme beaucoup, le moyen métrage de Guillaume Brac diffusé dans les salles l'année dernière : Un monde sans femme. J'étais donc curieux de retrouver son acteur fétiche (Vincent Macaigne) transporté des plages de Picardie dans les frimats de Bourgogne.

Le résultat est très convaincant. On est tout de suite happé par cette histoire de presque rien, cette romance de province qui se transforme en cauchemard potentiel. C'est le ton très juste dans lequel le film grandit qui fait sa qualité. Tout y sonne vrai : les tristes décors d'une petite ville endormie, les intérieurs aux papiers-peints défraîchis, les seconds rôles aux visages très expressifs, les acteurs "nature".

La progression dramatique du film est très subtile. Guillaume Brac nous emmène à chaque virage dans une direction inconnue, et bien malin celui qui pourra se targuer d'avoir prévu les développements de la seconde partie du film.

Vincent Macaigne, toujours fabuleux dans le rôle de candide respectueux, trouve ici à exprimer une variante un peu plus ambiguë de son jeu. Tonnerre fourmille de jolies scènes (la danse, la promenade en barque, le chien qui apprécie la poésie) et de discrètes réussites (la relation au père, les éléments qui se font écho d'un bout à l'autre du film). Il marque la naissance d'un réalisateur avec qui le cinéma français devra désormais compter.

Je le conseille vivement.

Retrouvez les films avec Vincent Macaigne critiqués sur Christoblog.

 

3e

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Un monde sans femmes / Le naufragé

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/32/91/19835450.jpgLa diffusion d'un moyen métrage est assez rare pour être saluée. Un monde sans femmes, de Guillaume Brac, renoue avec la tradition française des films de plage, dans la lignée de Rohmer, et encore plus de Jacques Rozier.

Sylvain (excellent Vincent Macaigne), est esseulé à Ault (Picardie). Esseulé, seul, solitaire, sorte de Droopy au physique de Philippe Katerine, cheveux gras en bataille et embonpoint assez prononcé pour détruire toute prétention à être / paraître un peu sexy.

L'été apporte sur la plage une mère et sa fille, parisiennes (nobody's perfect). La mère est fofolle, prête à coucher avec le premier venu, pourvu qu'il soit bien foutu et entreprenant. La fille est réservée, bien que super-mignonne, et lit dans son lit. Sylvain profite de leur compagnie, et découvre qu'un monde avec les femmes est délicieux.

Le film n'est pas hyper-ambitieux, il vise surtout à faire ressentir aux spectateurs de multiples micro-tourments et de nombreuses variations sur les thèmes de la timidité, de la maladresse, de l'amour, de la solitude.

C'est à la fois très peu, et - parce que la réalisation et la direction d'acteurs fait sens - beaucoup.

Le court métrage présenté en introduction (Le naufragé) est délicieusement connecté avec Un monde sans femmes, qui se déroule dans le même décors, avec le même acteur... dans le même appartement et avec les mêmes fringues.

Une expérience délicate hautement recommandable.

 

3e

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