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Christoblog

Articles avec #mikhael hers

Les passagers de la nuit

Le cinéma de Mikhaël Hers est d'une délicatesse tellement grande qu'elle flirte souvent avec l'insipidité.

Lors que cette délicatesse rencontre une solide architecture narrative, cela donne un excellent résultat (Amanda), lorsqu'elle illustre une absence de propos, elle emplit l'écran de cinéma d'un vide cotonneux (Memory lane).

On est ici un peu entre les deux. L'écoulement du temps, le jeu convainquant de Charlotte Gainsbourg (qui semble s'améliorer de film en film), la finesse avec laquelle les émotions et états d'âme sont captés rendent le film très appréciable et attachant.

Mais ce qui est raconté n'est en réalité pas très intéressant. Une femme au foyer qui doit se réinventer après n'avoir connu qu'un seul homme, les émois adolescents, la collision de milieux sociaux très différents : autant de sujets déjà vus mille fois et qui n'ont d'intérêt ici que parce que la patine de la mise en scène les irise d'une tonalité douce-amère, mettant en valeur les sentiments d'empathie et de partage.  

Un film touchant, dans lequel l'émotion effleure parfois, et qui se regarde comme on feuilleterait un vieil album de famille. C'est à la fois beau, sensible, et un peu vain.

Michaël Hers sur Christoblog : Mikhaël Hers sur Christoblog : Memory Lane - 2010 (*) / Amanda - 2018 (***)

 

2e

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Amanda

Encensé par la critique et le public, Amanda a tout pour plaire au plus grand nombre : une narration limpide, une interprétation incarnée, un sujet dramatique et des situations à forte charge émotionnelle.

Difficile donc de ne pas adhérer à ce récit centré sur un jeune homme de 23 ans apprivoisant tout doucement l'idée de devenir le tuteur de sa jeune nièce, dont la mère a été tuée dans un attentat.

Mikhaël Hers est un cinéaste de la litote. Il évite ainsi de montrer de nombreuses scènes clés (les démarches administratives ou médico-légales) pour se concentrer sur le récit de l'intime et des sentiments. Mais alors que dans ses films précédents (Ce sentiment de l'été, Memory Lane) sa retenue pouvait confiner à la préciosité, il parvient ici à recentrer son propos sur une dramaturgie suffisamment explicite pour être émouvante. Son talent d'évocation, qui est grand, trouve donc un terrain d'expression parfaitement adapté dans cette belle et simple histoire. Hers a un talent indéniable pour filmer Paris en été. 

Vincent Lacoste exprime une palette d'émotions qu'on ne lui connaissait pas encore. La petite Isaure Multrier est confondante de naturel et Stacy Martin trouve probablement ici un de ses meilleurs rôles.  

Beaucoup d'aspects positifs dans Amanda, qui force le respect et fait inévitablement couler quelques larmes.

 

3e

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Memory lane

Memory lane est un film mineur en mode mineur.

Je ne sais pas quoi ajouter d'autre : il ne s'y passe que des évènements sans consistance, avec des personnages de jeunes adultes qui n'ont même pas la fantaisie (sans parler de la libido) d'adolescents. Bref, en 2010, sachez que le comble du hot c'est de prendre la main d'une copine en marchant.

Le film a l'air de plaire aux Cahiers, aux Inrocks et à d'autres, qui pensent que le fait de capter un regard suffit à faire un film. Mais que nous montre vraiment le réalisateur ? Des feuilles mortes et des jeunes adultes qui font de la musique, vont à la piscine, se baladent, vont à des fêtes. Bref, ce que vous avez fait ce week-end.

Memory lane c'est un petit peu Les petits mouchoirs avec 25 ans de moins, et sous Lexomyl.

Le plus bizarre c'est qu'on ne s'ennuie pas vraiment. Comme quoi Mikhaël Hers doit avoir du talent. Espérons que pour son second film il ait aussi un scénario, ou quelque chose qui y ressemble. Et qu'il arrête de vouloir copier maître Kieslowski en mettant le même inconnu sur le chemin de ses principaux personnages.

 

1e

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