Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #barbara lennie

Petra

Il faut sans nul doute avoir l'esprit un peu tordu pour imaginer un tel film (et pour l'aimer aussi, je suppose).

Cela commence comme une chronique bourgeoise sous prozac : une jeune femme très avenante arrive comme stagiaire chez un célèbre artiste pervers narcissique.

On se doute assez vite que quelque chose d'anormal sous-tend leur relation, mais on est bien en mal d'imaginer les rebondissements retords et spectaculaire que le réalisateur va nous infliger pendant 1h47, à travers un montage compliqué qui alterne sept périodes dans un beau désordre chronologigue.

Petra est un film glacial et intellectuel, dans lequel la jouissance réside dans l'assemblage minutieux d'un puzzle diabolique, servi par une mise en scène fluide qui aime à filmer les espaces vides, semblant surprendre presque par hasard les interactions entre personnages. 

J'ai aimé la construction et le brio glacé du film. Le fait qu'il soit dénué d'émotions ne m'a pas dérangé. J'ai pourtant quelques scrupules à le conseiller : il y a chez Jaime Rosales l'aspect glacial d'Haneke allié à la stimulation intellectuelle de Farhadi, le tout sous influence de la tragédie grecque. Pas évident que le croisement plaise au grand nombre.

 

3e

Voir les commentaires

La niña de fuego

Froid et désincarné, le deuxième film du jeune réalisateur Carlos Vermut est un divertissement intellectuel un peu vain. 

Le scénario, prétendument complexe, est en fait assez simple : un banal chantage entre deux personnes qui se rencontrent par hasard. Assez classiquement, le maître chanteur, issu d'une classe sociale moins favorisée que sa sa victime, passe à l'acte pour des raisons sentimentales.

Le pseudo-mystère du film se construit autour de deux fausses bonnes raisons : un agencement temporel présentant les trois principaux personnages de façon séquentielle, et un énorme trou noir au milieu du film, par ailleurs limpide, autour de la personnalité de Barbara.

La jeune femme, personnage principal du film, cumule donc les mystères. On ne saura rien (attention, spoilers) de son passé sulfureux, de ses pratiques sexuelles, se son traitement médical, des liens qu'elle entretient avec son mari, de son état psychologique, de ses cicatrices, de ces relations avec l'organisatrice des orgies, de ce qu'elle a vécu par le passé avec le personnage de Damian (et pourquoi celui-ci a fait de la prison)...

Les acteurs semblent passer dans ce schéma mental sur pellicule un peu par hasard, n'incarnant qu'à contre coeur leur personnage. Les péripéties sont par ailleurs souvent à la limite du crédible (l'enregistrement nocturne sur le téléphone portable par exemple).

La niña de fuego est intellectuellement stimulant, mais manque cruellement de chair.

 

2e

Voir les commentaires