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Christoblog

Articles avec #australie

Mémoires d'un escargot

Le voici, le premier grand choc de 2025.

Nous n'avions plus de nouvelles de l'Australien Adam Elliot depuis 2009 et son formidable Mary and Max. Le voici qui revient avec un incroyable film d'animation pour adulte qui génère chez le spectateur toutes sortes d'émotions variées, de l'amusement à la tristesse en passant par l'étonnement le plus sincère.

Attention, il s'agit bien d'un film pour adulte ! Les thématiques abordées sont variées et ne conviennent pas à l'évidence aux petits bouts : dépression sévère, maltraitance des enfants, expériences sexuelles en tout genre dont l'échangisme, violence, obsessions et deuil. Il y a d'ailleurs un plaisir tout particulier à regarder un film en pâte à modeler capable de générer autant d'émotions diverses à partir d'idées aussi noires.

Adam Elliot réussit le prodige de nous intéresser tout du long par la grâce d'un scénario très malin et tortueux, et aussi parce que le montage de Mémoire d'un escargot est d'une précision millimétrique, générant un rythme emballant. Les trouvailles visuelles sont formidables.

Le film comprend également tout une série de référence littéraire, de mises en abîme et d'allusions à la France qui contribuent à nouer une connivence naturelle avec les spectateurs français.

Très, très beau.

Adam Elliot sur Christoblog : Mary and Max - 2009 (**)

 

4e

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Furiosa : une saga Mad Max

Le cinquième opus de la série Mad Max est un bon cru. 

Il commence bizarrement comme un conte et il ressemble en cela plus au dernier film de George Miller, Trois mille ans à t'attendre, qu'à Fury road.

Nous sommes en effet dans un premier temps invités à contempler de magnifique paysages : une cité verdoyante dans l'enfer désertique qu'est devenue l'Australie, un désert de sable encore plus beau que celui de Dune, une ville citadelle de toute beauté. Nous croisons des personnages dont le charisme est de nature mythologique : Dementus (Chris Hemsworth compose un méchant d'anthologie), Immortan Joe, Praetorian Jack. Tout cela compose un univers attachant, riche de mille détails et parfaitement immersif.

Les grande scènes de poursuite et d'action n'arrivent qu'une fois le film bien avancé, et il faut avouer qu'elles sont époustouflantes de virtuosité et d'inventivité, encore plus spectaculaires que dans les épisodes précédents.

Furiosa est un divertissement pour adulte de très haute tenue, pour peu qu'on se soit pas réfractaire au genre post-apocalyptique ultra-violent, ici agrémenté d'une dose de sadisme gratuit et goguenard, non dénué d'humour (les brochettes de chien et le boudin d'homme !).

Le film est à savourer absolument dans une salle de cinéma, tant le travail sur l'image et le son est conçu pour en mettre plein les yeux et les oreilles.

Je le conseille chaudement aux amateurs, c'est pour moi supérieur à Fury road

George Miller sur Christoblog : Mad Max : Fury road - 2015 (**) / Trois mille ans à t'attendre - 2022 (**)

 

3e

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My name is Gulpilil

Ce documentaire est consacré à l'immense acteur aborigène David Gulpilil, qui raconte sa vie à travers les nombreux films qu'il a tourné, de Crocodile Dundee à Charlie's country, en passant par Australia.

Le début du film est plutôt encourageant : on a plaisir à suivre les aventures de Gulpilil, qui est resté très attaché à sa terre et à ses traditions ancestrales, et qui détonne agréablement dans le monde sans pitié du cinéma international. Le charisme du personnage, le fait qu'il soit très malade (en réalité il doit mourir prochainement) ajoute un supplément d'émotion.

Mais petit à petit, le film met le spectateur mal à l'aise. Tout d'abord, les partis-pris de mise en scène font un peu toc (les images agrandies des cellules cancéreuses comme une abstraction), puis la façon dont Gulpilil est filmé devient de plus en plus dérangeante. Sa déchéance physique est montrée avec une certaine complaisance. Ses propos, qui deviennent de plus en plus décousus, donne progressivement l'impression qu'il radote.

Par ailleurs, un reproche que l'on peut faire au film est de ne pratiquement pas aborder les travers de l'acteur, son alcoolisme invétéré et son comportement violent envers sa femme qui lui valu un an de prison.

On finit par éprouver de la gêne à regarder l'agonie d'un homme qu'on n'est pas sûr de vouloir admirer.

David Gulpilil sur Christoblog : Charlie's country - 2013 (**)

 

2e

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L'oeil du cyclone

http://fr.web.img6.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/185/21018557_20130710104235293.jpgMais qu'est-ce que Charlotte Rampling est allée faire dans cette galère australienne ?

Tout est mauvais dans ce film, à l'image de la photo essentiellement désespérante qui git sur votre gauche : les acteurs cabotinent, le réalisateur (si l'on admet que Fred Schepisi mérite ce qualificatif) tourne un téléfilm, le scénariste enfile les perles.

Que dire de plus que le film est vain, factice, inutile, prétentieux, précieux et artificiel. 

L'idée qu'un prix Nobel de littérature (Patrick White) puisse être derrière ce navet sentencieux me révulse.

Allez, c'est trop d'honneur que de consacrer tant de mots à si peu de chose.

 

1e

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Sleeping beauty

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/83/94/11/19814957.jpgNous ne serons peut-être pas si nombreux à défendre Sleeping beauty.

C'est tellement facile de le descendre que je ne me livrerai (pour une fois) que très brièvement à l'exercice du lance-flamme. C'est très lent, sans musique, cela prend souvent les aspects d'une succession de vignettes auteurisantes prétentieuses et glaciales, le scénario est sybilin, le film ne propose aucune résolution aux rares tensions qu'il propose. Voilà, c'est fait.

Pour ma part, j'ai regardé cette moderne Belle au bois dormant avec fascination. Evidemment, l'actrice Emily Browning, vue récemment dans Sucker Punch, est pour beaucoup dans cette fascination, et je le tiens à le dire, pas uniquement par la grâce de sa carnation délicate et de sa plastique avantageuse. Son jeu distille une sorte de malaise flottant, amplifié par la mise en scène de l'australienne Julia Leigh, à la fois sage et recherchée. 

Le film paraît comme anesthésié, sorte de lévitation improbable, quelque part entre une rêverie empesée à la Ruiz et une vision lynchienne des antipodes.

A ne conseiller qu'aux pervers lunatiques et cinéphiles.

 

2e

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Mary and Max

Mary and Max est un objet cinématographique assez inhabituel. Sorte de Wallace et Gromit sous Lexomyl.

Voici l'intrigue : une jeune Australienne, dont le père est taxidermiste de chats estropiés (pour ses loisirs, mieux vaut taire son travail) et la mère alcoolique et kleptomane (entre autres), est laide, solitaire, mal aimée. Elle écrit à un certain Max Horowitz, juif athée de New York, un peu par hasard.

Va s'en suivre une vie de correspondance, avec son lot de drames, de bonheur, de rebondissements. Max est obèse et atteint du syndrome d'Asperger. Il sera donc question de psy, d'électrochocs, de thérapies, de numéros de lotos gagnants et de poissons rouges.
Les passages en Australie sont marrons, ceux à New York gris. Tous cela est éminemment macabre (il y a beaucoup de morts), passablement anxyogène, et malgré tout curieusement léger.

On imagine le réalisateur, Adam Elliot, dont c'est le premier long métrage, ayant mûrement et longuement réfléchi son projet. Au final les trouvailles sont multiples, quelquefois très bien vues, mais leur énumération peut donner l'impression de tourner au catalogue.

Il manque un je ne sais quoi pour que le film emporte définitivement l'adhésion : un surcroît de noirceur, une spontanéité plus libérée.

 

2e

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