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Christoblog

Snowpiercer, le transperceneige

Autant le dire tout de suite, j'ai été très déçu par le passage à la production internationale de mon réalisateur coréen fétiche, Bong Joon Ho.

Même si fugitivement affleurent dans le film ses anciennes qualités (second degré, attention aux visages, sens inné de la mise en scène), la vérité est que ce sont surtout les défauts du film dont on se souvient.

A savoir : un casting fadasse et hétéroclite, des clichés vus et revus mille fois (pauvres/gentils contre riches/méchants), des rebondissements invraisemblables, des décors moches et terriblement factices, des combats filmés caméra à l'épaule dans la plus grande confusion.

Si le film commence honorablement, il devient de plus en plus artificiel, pour finir en queue de poisson désastreuse. Attention, spoiler à suivre. Rien à sauver dans les dix dernières minutes : la machine en tête de train ne ressemble à rien, l'enfant qui entre dedans ne correspond à aucun enchaînement narratif, le dernier plan sur l'ours polaire est d'une naïveté confondante (et en plus n'a rien à voir avec l'histoire).

A aucun moment Bong Joon Ho ne parvient à créer une atmosphère réaliste au sein de son film, comme il l'avait superbement réussi dans The host. On ne rentre jamais dans cette histoire, en particulier parce que les acteurs ont le charisme d'une huitre (le taiseux Chris Evans), ou en fond au contraire des tonnes (Tilda Swinton et son dentier).

Après cet agglomérat kitsch de clichés SF, j'espère que Bong Joon Ho retrouvera son talent.

 

1e

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W
Attention, on risque soit de te reprocher ta mauvaise foi, soit de n'avoir pas compris le film.<br /> <br /> Je vote CONTRE comme toi :<br /> http://www.lebleudumiroir.fr/?p=6740
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C
<br /> <br /> J'ai l'habitude !<br /> <br /> <br /> <br />
Y
J'ai hesité a aller le voir et d'après ton article j'ai bien fait de pas y aller :)
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Z
Honnêtement, je pense que vous devriez le revoir. Je ne comprends absolument pas l'accusation de manichéisme. Au contraire, le film, du début jusqu'à la fin, montre un spectacle ambigu: ceux de<br /> l'arrière sont très loin d'être de simples victimes - et l'idée qu'ils dirigeraient le train différemment de Wilford est profondément remise en cause à la fin du film - et ceux de l'avant ont de<br /> bonnes (et injustifiables) raisons de gérer l'humanité comme un stock. Rien que pour ça, c'est plus passionnant que la plupart des films d'anticipation contemporains (je pense notamment à Matrix et<br /> Avatar).<br /> <br /> L'accusation d'irréalisme me laisse toujours pantois - surtout quand il s'agit de l'adaptation d'une fable éthique tirée du bande-dessinée.<br /> <br /> La grande question du film, je pense, est de savoir comment, du dégoût provoqué par ce qu'est devenue l'humanité, pourra renaître le goût, l'étonnement, le respect d'une nature qu'on a oubliée.<br /> Est-ce encore possible, et à quel prix? C'est à cette question que répond le dernier plan du film : Adam et Eve dans la neige, l'enfance d'une nouvelle humanité.
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M
Bonsoir, j'arrive longtemps après la guerre, mais je tiens juste à donner mon opinion sur cette &quot;cohérence&quot;.<br /> Je pense que c'est tout à fait normal de ne pas trop la détailler, parce que ce n'est pas l'univers qui est au centre de l'histoire, mais bien ce qui y passe. L'univers est juste un support pour les idées du film.<br /> Vous l'avez bien compris, ce train représente le monde dans lequel nous vivons, et les humains qui y vivent représentent l'humanité.<br /> Peu importe les quelques incohérences, ce que j'ai trouvé incroyable dans ce film, c'est la quantité de choses qui ne sont pas dites directement dans le film, mais auquel on peut penser après visionnage. Le fait que le grand père de l'arrière du train cherchait à se venger, le fait qu'il y ait une petite notion de racisme dans l'histoire, tout ça.. Et donc quelques une des questions que vous vous posez en font partie. Pour la machine à la tête du train et pour l'utilité de l'enfant, c'est un libre court à l'imagination, même si c'est quand même très guidé, on peut s'en douter.<br /> <br /> Ensuite, pour la bagarre avec les 50 personnes armées de haches, j'ai vu une symbolique derrière. Ils existent de nombreux peuples ayant réussi des révolutions qui paraissaient impossibles.<br /> <br /> Pour finir, le fait que l'on passe des pauvres aux riches d'un coup est amplement justifié selon moi. Quand on voit les idées que dégagent le film, le scepticisme et l'optimisme que l'on peut y trouver rendraient les classes moyennes complètement inutiles.<br /> <br /> C'est selon moi, l'une des plus belles perles de Bong Joo-Ho.
C
<br /> <br /> Je suis un grand fan de Bong Joo-Ho, j'ai donc bien pesé chacun de mes mots. L'accusation de manichéisme tient à plusieurs choses, dont par exemple l'absence de classes moyennes. Je trouve<br /> aberrant qu'on passe de la crasse la plus noire à une salle de classe où l'idiotie le dispute à la nostalgie d'un autre siècle. Quant à l'aspect réaliste, je pourrais en deviser sur une pleine<br /> page, mais le fait d'être un conte ou de la SF n'empêche pas d'être cohérent (ce qu'était parfaitement Alien par exemple) : d'où viennent les steacks de boeufs ? à quoi sert cette machine de la<br /> tête du train ? pourquoi l'enfant y pénètre ? comment 50 gars armés de haches et de vision nocturne peuvent se faire avoir par des mecs aveugles nourris aux insectes depuis 17 ans ? Combien de<br /> temps le train tourne en rond lors de la série de tirs croisés entre le méchant et le gentil ? etc...<br /> <br /> <br /> Bref, je n'ai accroché au film, et j'en suis le premier malheureux !<br /> <br /> <br /> <br />
R
un très bon film pour moi !
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P
Diable... pourquoi donc le film devrait-il être réaliste ? Quelle drôle d'idée. C'est du cinéma graphique, du cartoon, qui fonctionne au mouvement, à l'énergie, à la parabole, il n'a évidemment<br /> aucune volonté réaliste.<br /> <br /> Quant aux gentils/méchants, tu as bien voulu voir ce que tu voulais y voir. Les pauvres se rebellent, c'est le seul postulat. L'humanité est pourrie jusqu'à la moelle, et je ne vois personne pour<br /> se démarquer des autres. Si tu prends chaque pauvre du train, tu comprends aussitôt qu'il est prêt à prendre une place en tête du train si on la lui offre. Il n'y a personne à sauver.
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C
<br /> <br /> Tu remplaces réaliste par cohérent, ou crédible dans l'univers qu'il se propose de créer, si tu préfères. Dans une autre réponse à un commentaire je donne plus haut quelques exemples des choses<br /> qui m'ont gênées dans le film...<br /> <br /> <br /> <br />