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Christoblog

Articles avec #walter salles

Je suis toujours là

Voici un beau film en provenance du Brésil, qui mérite vraiment d'être vu.

Le propos de Je suis toujours là est assez simple : montrer dans la durée comment une famille survit à la disparition d'un proche, littéralement kidnappé par la dictature.

La façon de raconter cette histoire qu'a choisi le réalisateur Walter Salles est extrêmement classique : réalisation soignée, progression chronologique sans artifice, description extrêmement détaillée des évènements et reconstitution minutieuse des situations. Cette sorte de rectitude artistique sans afféteries sert le propos du film : il s'agira de montrer le plus précisément possible une période terrible, et l'émotion ne résidera que sur la qualité de l'écriture d'une part, et l'intensité de l'interprétation d'autre part.

Le résultat est formidablement réussi. L'actrice Fernanda Torres porte le film sur ses épaules d'une façon extrêmement convaincante. L'ampleur de la narration et les variations d'ambiance insuffle au film une dimension épique qui donne vraiment à éprouver le poids d'une destinée. L'ensemble est soutenu par une direction artistique de toute beauté.

Une réussite, qui a réuni plus de trois millions de spectateurs au Brésil.

Walter Salles sur Chritoblog : Sur la route - 2012 (*)

 

3e

  

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Sur la route

Walter Salles s'égare en route.

Son adaptation du livre de Kerouac est platement illustrative. Les paysages sont beaux, le trois acteurs/trices principaux ont de belles gueules, les voitures sont visiblement d'époque, la machine à écrire est sûrement estampillée "véritable modèle utilisée par notre génie", mais l'ensemble distille un ennui profond.

Jusqu'au premier voyage, un intérêt poli arrive à surnager. Mais lorsqu'on comprend que le héros va revenir, puis repartir, puis revenir, puis repartir, puis... une sourde terreur nous envahit, nous spectateurs : peut-être le film va-t-il durer six heures ?

Son émoliente monotonie nous terrasse.

Une des caractéristique étonnante et paradoxale du film, c'est qu'il ne parvient pas à nous faire ressentir les grands espaces américains, ce qu'a bien mieux réussi Into the wild, par exemple.

Le film est bien propre, et même s'il s'essaye à quelques allusions salaces, il s'arrête aux portes du politiquement correct : le récit de la partouze par Dean est soigneusement édulcorée, les relations entre hommes semblent moins explicites que dans les souvenirs d'autres protagonistes (la longue et intense relation homosexuelle entre Carlo / Ginzberg et Dean est ainsi occultée), etc. Les aventures de Kerouac et de ses compagnons étaient à coup sûr plus trash que ce que veut bien nous montrer le film.

Ce ripolinage prudent empêche finalement d'éprouver de l'empathie envers cette brochette de loustics, qui semblent avoir pris plus de plaisir à tourner le film que nous n'en prenons à le regarder.

 

1e

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