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Christoblog

Articles avec #tim robbins

Mystic river

Dans la filmographie très inégale de Clint Eastwood, il faut apprécier les films comme celui-ci, dans lesquels le mauvais goût de l'américain s'efface devant une solide histoire.

C'est en effet avant tout au talent de Dennis Lehane que Mystic river doit sa belle tension intérieure : une intrigue d'abord tortueuse puis limpide, une plongée dans les méandres les plus noires de l'âme humaine et une sécheresse sans afféterie chez tous les protagonistes.

Eastwood n'ajoute presque rien de tape l'oeil dans la mise en scène (si ce n'est parfois un peu trop de musique, et une fin pas très heureuse). Il filme des acteurs formidables avec une élégance plaisante, parsemant le film de vues d'ensemble sur la ville ou la rivière, qui donnent une tonalité presque sacrée au drame qui se joue sous nos yeux.

Le film date de 2003. Il a très bien vieilli, et on peut se demander si aujourd'hui le cinéma américain de studio serait capable de produire un film aussi noir et aussi long (2h17). Sean Penn trouve ici peut-être le meilleur rôle de sa carrière, à la fois flippant et émouvant, mémorable à plusieurs reprises.

Un polar classique, de haute densité.

 

3e

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Dark waters

Dark waters, s'il n'est pas un chef d'oeuvre, est un exemple de ce que le cinéma peut produire de plus riche et de plus gratifiant pour le spectateur.

Tout est en effet porté à haut niveau d'excellence dans ce dernier film de Todd Haynes. On savait ce dernier grand styliste, mais il porte ici l'art de la mise en scène à son plus haut niveau : tout est habile, beau, stylé dans ce que Haynes propose, des couleurs magnétiquement grisâtres aux plus subtils mouvements de caméra. 

L'interprétation de Mark Ruffalo atteint ici une intensité inusitée (même si dans Spotlight et Foxcatcher, il était déjà formidable), pleine de failles et de creux. Rarement la sourde obstination d'un justicier laborieux aura trouvé si parfaite illustration.

L'aspect documentaire donne au film une profondeur incroyable : rien n'y est simple, tout y est long. 

Pas forcément facile d'accès, Dark waters enthousiasme par sa puissance et sa densité. Un must de 2020.

 

4e 

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A perfect day

Il y a quelque chose de vraiment étonnant dans le fait que les espagnols savent parfaitement faire des films qui semblent américains.

L'efficacité de la mise en scène, le réalisme impressionnant des décors, le rythme bien balancé du montage, les prestations des acteurs juste en deça du cabotinage : tout concourt à faire de A perfect day un film aux allures US.

Certains ont parlé d'une sorte de MASH de l'humanitaire, mais le film d'Altman était grinçant, alors que Benicio del Toro et Tim Robbins donnent plutôt ici une tonalité désabusée aux (més)aventures des personnages. On n'est pas dans la dénonciation ou la parodie, mais plutôt dans le constat absurde et résigné.

Le côté picaresque de la recherche de la corde est parfaitement exploité par un scénario très malin, dont la chute finale constitue le point d'orgue ironique.

Roublard, distrayant et instructif.

Leon de Aranoa sur Christoblog, c'est aussi le beau et très différent Amador (****)

 

3e  

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