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Christoblog

Articles avec #paul schrader

Oh, Canada

Rarement le propos d'un film m'aura aussi peu intéressé.

Cette histoire de photographe qui s'exile au Canada ne présente pour moi aucun intérêt : les péripéties de sa vie sont communes et sans relief.  

Le contraste avec ce qui nous est montré est d'autant plus perturbant : sur son lit de mort, le photographe va être interviewé par deux étudiants journalistes avec tout un procédé très impressionnant, et en présence de sa femme. On s'attend a minima à avoir de lourdes révélations : un complot contre l'Etat américain, ou une double vie a minima. Que nenni, les secrets du pauvre homme consistent en quelques coucheries, des enfants abandonnés un peu partout et le refus d'aller au Vietnam. La belle affaire.

L'histoire est inintéressante, et Paul Schrader décide donc d'en faire des tonnes sur le dispositif du film. Nous avons donc droit à au moins quatre époques différentes dont les trames temporelles s'entremêlent, filmées dans des formats très différents (c'est pratique, comme ça on ne peut pas se tromper !). 

Un procédé spécifique est utilisé, que j'ai trouvé très déplaisant : les personnages jouent (parfois) dans les scènes du passé avec leur physique actuel, ce qui ne contribue pas à rendre ces scènes crédibles. De la même façon la voix off appartient à plusieurs personnages, ce qui là non plus n'aide pas à entrer dans la narration. A vrai dire, on est parfois perdu dans cet embrouillaminis stylistique.

J'ai beau réfléchir, je ne trouve aucune qualité à ce film.

Paul Schrader sur Christoblog : The canyons - 2014 (***)

 

1e

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The canyons

Rassembler une ex-starlette cocaïnomane (Lindsay Lohan) et une star du porno (James Deen) sous la houlette d'un réalisateur de 67 ans dont l'heure de gloire est passée (Paul Schrader) : The canyons sentait le mauvais coup, la fausse bonne idée.

Il semblait bien convenu de montrer à nouveau ce monde délétère dans lequel on fait des films sans s'intéresser au cinéma, où tout le monde est la proie sexuelle potentielle de l'autre et où personne n'est heureux. Le plus intéressant dans le projet était peut-être finalement le projet lui-même (un financement en dehors des grands studios, une utilisation novatrice du crowdfunding - lire l'article de Slate).

Heureusement le film est tiré vers le haut par de nombreux éléments, et d'abord par son intrigue façon Liaisons dangereuse chez les riches, parfois brillamment agencée par Bret Easton Ellis, parfois bizarrement bancale. Son utilisation habile du décor naturel que constitue Los Angeles, Grand Nulle Part fort joliment filmé, apporte aussi beaucoup au film. Les maisons de chacun des personnages sont remarquablement castées, si je puis dire. Le jeu des acteurs, enfin, entraîne le film vers des terres rarement parcourues : mélange un peu brut de tensions sexuelles, de hiératisme inquiétant et de sensibilité à fleur de peau.

La mise en scène de Paul Schrader contribue enfin beaucoup au charme du film. Si elle est souvent très classique, elle peut devenir géniale, comme dans cette scène inaugurale du repas à quatre, pleine d'effets surprenants au niveau du son et des choix de caméra.

Il m'a semblé que Lindsay Lohan produisait dans son jeu un mélange de sensualité animale, de distinction et d'émotions qui pouvait rappeler (certains vont me maudire) Romy Schneider.

Puissant et intéressant.

 

3e

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