Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #luis tosar

Les repentis

Iciar Bollain traite ici d'un sujet assez proche de celui du film Je verrai toujours vos visages, sur un mode encore plus casse-gueule puisqu'il s'agit d'une veuve qui rencontre le véritable assassin de son mari.

Il est amusant de constater que les deux films présentent des qualités semblables : une sécheresse dans la construction et le montage, une capacité à éviter les écueils d'un sentimentalisme trop lacrymal. 

Les repentis est dans cette optique encore plus dépouillé et plus âpre que le film français : on est ici dans l'exposé froid et absolument pas psychologisant d'un rapprochement entre deux êtres que tout devrait opposer. C'est vertigineux et souvent extrêmement beau. Les sentiments que le film génère sont très nombreux : incompréhension, curiosité, étonnement, émotion, peur, révolte.

Un film d'une grande beauté, sec et musculeux, servi par un couple Tosar / Portillo de très haut niveau.

Iciar Bollain sur Christoblog : Katmandu, un miroir dans le ciel - 2011 (**)

 

3e

Voir les commentaires

Les hommes ! De quoi parlent-ils ?

http://lh5.ggpht.com/-exxwrweBtXw/UL8ewgiPH0I/AAAAAAABF_A/RBrfY1MajHE/5818246426963144657-656596945163.jpgVu au Festival du film espagnol de Nantes en 2013. 

 

Una pistola en cada mano (le titre francais est d'une idiotie rare), de Cesc Gay, est un véritable délice. En cinq tableaux ou scénettes qui ne sont presque constituées que de dialogues, le réalisateur nous peint un tableau pour le moins impitoyable de la condition masculine, de 30 à 50 ans.

Dans le premier épisode, deux ex-amis se retrouvent et se racontent leur vie, partiellement insatisfaisante pour l'un, complètement ratée pour l'autre. Dans le deuxième, un divorcé tente de reconquérir fort maladroitement son ex. Nous suivons ensuite un jeune homme qui tente d'obtenir des faveurs sexuelles dans son boulot, avant de se faire copieusement humilier. C'est tendre et cruel, mais pas autant que le quatrième tableau, réunissant Luis Tosar et Ricardo Darin (quel duo exceptionnel !), où l'on découvre un cocu qui suit sa femme et croise le chemin d'une connaissance. Le cinquième épisode quant à lui, est proprement génial : deux amis discutent séparément avec la copine de leur copain et chacun apprend sur l'autre les pires horreurs. 

En guise d'épilogue, tous ces personnages se retrouvent dans une fête.

Le tout, bien que sans prétention, est superbement joué, bien filmé, et Cesc Gay déploie des trésors d'imagination pour développer ses historiettes. C'est ciselé comme du Woody Allen : un film d'une grande finesse, injustement (et inexplicablement) assimilé par la majorité de la presse française à un navet comme Le coeur des hommes, sous le seul prétexte qu'on s'intéresse dans les deux films aux déboires sentimentaux d'hommes mûrs.

 

3e 

Voir les commentaires