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Articles avec #laurent cantet

Enzo

Voici le film "de Laurent Cantet, réalisé par Robin Campillo", suite à la mort de son ami.

Le résultat est étonnamment situé exactement à mi-chemin des univers des deux réalisateurs : fine chronique sociale et rapports de classe intra-familiaux côté Cantet, trouble homoérotique et éveil des désirs physiques (sexe, danse) côté Campillo. 

Le début d'Enzo bénéficie de cette ambigüité pour installer une ambiance à la fois solaire et inquiétante, qui attise le désir du spectateur.  Malheureusement, une fois le cadre posé, le film piétine un peu dans son entre-deux thématique : les personnages des parents et du frère sont sacrifiés et dessinés de façon caricaturale, le sujet de la guerre en Ukraine est survolé et semble servir de faire-valoir, le jeu limité d'Eloy Pohu ne contribue pas à développer son personnage de façon intéressante. Dans sa deuxième partie, Enzo pêche par manque d'incarnation et de réalisme (la scène de la chute).

Je suis donc devenu assez rapidement extérieur au film lui-même, regardant avec indifférence le témoignage d'affection de Campillo pour son pote, estimable, mais un peu artificiel. 

 

2e

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L'atelier

Le dernier film de Laurent Cantet se compose de deux parties distinctes.

La première retrouve les meilleurs côtés de Entre les murs : Cantet sait comme personne filmer les jeunes gens qui ne sont pas des acteurs, les faire interagir avec l'expérimentée Marina Fois, montrer leurs émois, leurs sentiments, leurs hésitations.

C'est très beau, et d'une intelligence d'écriture très convaincante. On suit avec beaucoup de plaisir l'initiation de ces jeunes aux joies de l'écriture. La dialectique des échanges est en soi un véritable plaisir gourmand.

Dans la deuxième partie du film, Cantet recentre l'action sur le personnage de l'écrivaine et celui d'Antoine, un jeune qui se laisse séduire par les thèses de l'extrême-droite. L'atelier vire alors doucement au thriller psychologique. Quelle est la nature exacte de la relation entre les deux personnages, un acte violent est-il à craindre ?

Cette deuxième partie m'a nettement moins convaincu que la première. J'ai trouvé que le scénario s'alourdissait de scories inutiles (un exemple : la visite de l'éditeur), que Cantet n'était pas très à l'aise dans les scènes de suspense et que le jeu Marina Fois s'ankylosait un peu.

Au final cependant l'impression est plutôt positive, et je conseille L'atelier pour sa sourde originalité.

 

2e

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