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Christoblog

Articles avec #julie depardieu

Crash test Aglaé

Vous aviez peut-être, comme moi, raté le premier film d'Eric Gravel en salle. La sortie récente du film en DVD permet de réparer cet oubli.

Crash test Aglaé commence comme une satire sociale déjantée, qui rappelle la poésie des films du duo Abel et Gordon. Les décors sont colorés et très peu réalistes, les situations décalées et le prétexte complètement loufoque : une salariée dont l'usine est délocalisée en Inde accepte d'y aller travailler, et compte s'y rendre en ... voiture.

Si le début du film est sympathique, l'intérêt grandit nettement quand notre ouvrière prend effectivement la route avec deux comparses. Le trio d'actrices (India Hair, Julie Depardieu, Yolande Moreau) fonctionne à merveille. 

Au fur et à mesure de l'avancée d'Aglaé, l'ambiance du film gagne en intensité et en profondeur pour acquérir une dimension presque documentaire (la fête russe) et même épique (le Kurdistan). Crash test Aglaé se révèle alors être d'une profonde et belle originalité dans le paysage plutôt corseté du cinéma français. 

On va suivre avec grand intérêt la suite de la carrière d'Eric Gravel.

 

2e

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L'art d'aimer

L'art d'aimer est constitué de petites histoires qui ne se connectent que de façon très artificielle.

Ces petites histoires font entendre une musique bien particulière, qui est celle de Mouret : un couple éprouve ses sentiments en tentant un adultère croisé, une femme mûre souhaite céder à ses désirs et en informe son mari, un jeune homme meurt avant d'avoir connu le véritable amour, une jeune femme propose à une amie de coucher avec son mari ("je suis pour le partage des richesses"), etc.

Le hic, c'est que cette fois-ci, la petite musique sonne un peu faux. Cela est probablement en partie dû à la structure bancale du film, mais aussi à la prestation des acteurs/actrices, qui surjouent tous et toutes de façon notable.

Un casting pourtant trois étoiles dont personne ne sort indemne, et surtout pas Frédérique Bel, qui tourne ici pour la troisième fois avec Mouret, pour son plus mauvais rôle. Le souci vient peut-être aussi du fait que ce film n'est ni caustique, ni profond, contrairement à beaucoup d'autres films de Mouret qui sont soit l'un, soit l'autre.

Du coup, le caractère un peu ampoulé des dialogues (renforcé par la voix off de Toron) fait plus penser à une parodie de Rohmer qu'à la verve casanovienne à laquelle Mouret nous a habitué.

La dernière histoire est la seule à intéresser vaguement, grâce au jeu de Judith Godrèche sur le mode très bourgeois qui faisait le sel de Un baiser s'il vous plait. Malheureusement sa résolution convenue en forme de happy end ne la rend pas plus sauvable que le reste.

Le marivaudage est donc un peu insipide pour cette fois.

 

2e

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