Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #jonah hill

90's

Difficile de ne pas penser au travail de Gus Van Sant et de Larry Clark en abordant ce premier film de l'acteur Jonah Hill. Le milieu du skate qu'il décrit rappelle en effet celui de Paranoïd park ou de Wassup rockers.

90's est pourtant assez différent des films précités : on est ici plutôt dans une sorte d'attentive introspection nostalgique, servie par une mise en scène plutôt classique et un montage au cordeau.

En suivant le parcours initiatique du très jeune Stevie, interprété magistralement par le très bon Sunny Suljic, on devine qu'on revisite une partie de la jeunesse de Jonah Hill à Los Angeles.

Le film est doté d'une grande sensibilité psychologique. Chaque personnage est croqué avec précision et délicatesse, au fil d'une narration habile qui sait créer à la fois l'émerveillement (ces longues descentes en skate filmées au milieu de la rue), l'amusement et la surprise, à l'image de la dernière partie du film, très réussie dans sa concision brutale et elliptique.

Un très bon moment, empli d'une tendresse solaire.

 

3e

Voir les commentaires

Don't worry, he won't get far on foot

Les critiques sont devenus très cruels avec Gus Van Sant, comme s'ils ne supportaient pas que le cinéaste vaporeux de Gerry ou Elephant ait disparu.

Or, il faut se rendre à l'évidence, Gus Van Sant ne fait plus de Gus Van Sant première manière depuis au moins cinq films, et je pense que personne ne peut deviner quel est l'auteur de ce film s'il ne le sait pas avant.

Jugeons donc Don't worry pour ce qu'il est : une histoire prenante qui fait sentir comme rarement ce qu'est l'addiction à l'alcool, un montage compliqué mais efficace, un casting impeccable et une performance exceptionnelle de Joaquin Phoenix. Le résultat est très plaisant, même si quelques incroyables maladresses (l'apparition de la mère) émaillent le film.

J'ai pour ma part été touché par le désespoir énergique que dégage le personnage et les dessins de John Callahan, et une scène m'a particulièrement ému : celle des retrouvailles entre John et Dexter.

Le talent de Van Sant se perçoit dans de menus détails qu'on a plaisir à repérer : un champ contrechamp original, une prise de vue avec un angle particulier, un mouvement de caméra particulièrement fluide.

Un film digne et agréable.

 

2e

Voir les commentaires

Le loup de Wall Street

Bien sûr, il y a des airs de déjà vu dans Le loup de Wall Street qui empêchent de considérer le film comme une réussite absolue.

La fantaisie débordante de Di Caprio rappelle celle qui était la sienne dans Catch me if you can, son ascension rappelle celle des mafiosi des Affranchis, ses addictions maladives celles d'Aviator, etc.

Les bimbos renvoient à Springbreakers, la nébulosité des transactions financières à Margin call, la bêtise de certains protagonistes et l'argent facile allié à la critique d'une certaine Amérique à No pain no gain : le dernier Scorsese est une somme qui récapitule une année - et peut-être même une décennie - de cinéma américain.

Tout y est assez merveilleusement agencé. Leonardo Di Caprio est a proprement parler étourdissant, utilisant tous les registres possible de l'acteur, et multipliant les morceaux de bravoures (les harangues à ses troupes sont toutes des séquences d'anthologie), tandis que Scorsese semble au sommet de sa forme, utilisant tous les procédés connus de mise en scène et se permettant quelques fantaisies (la Ferrari qui change de couleur parce que la voix off avoue s'être trompé).

Les sous-textes du film sont riches et complexes, et pourraient donner lieu à de multiples digressions : rêve américain dévoyé, bulle financière, libre entreprise contre mépris du consommateur, hédonisme contre sobriété, drogue comme dopant de la créativité, place des femmes aux USA, etc...

Le film est monté superbement, nous entraînant dans un tourbillon qui fait paraître les trois heures bien courtes même si le film connaît un tout petit coup de mou vers le milieu, et une fin légèrement décevante.

Un excellent moment de cinéma au final.

 

4e

Voir les commentaires