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Christoblog

Articles avec #izia higelin

Juliette au printemps

Blandine Lenoir nous offre ici une comédie sur la famille qui réussit à la fois à faire beaucoup rire et à émouvoir.

Elle s'appuie pour cela sur un casting haut de gamme. Izia Higelin rayonne d'une noire lumière, Jean Pierre Darroussin est désarmant d'amère bonhomie, Sophie Guillemin explose dans un rôle de sensuelle mère de famille éprise de liberté, et tout le reste du casting est absolument parfait (Noémie Lovsky, Eric Caravaca, Liliane Rovère...).

Juliette au printemps parvient à nous offrir des moments de réel burlesque (le chat maladroit, l'amant costumé) comme des moments d'émotion qui nous arrachent des larmes (la photo offerte à la fin du film).

L'attention est constamment entretenue par une intrigue liée au passé, qui se révèle petit à petit, et s'avère à la fois assez classique et émouvante. Le montage alerte et la mise en scène délicate contribuent à rendre le film aimable.

Une vraie réussite, encore plus agréable qu'un bon Podalydès.

Blandine Lenoir sur Christoblog : Annie Colère - 2022 (***)

 

3e

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Sur les chemins noirs

Même si l'ensemble de ce film n'est pas vraiment catastrophique, il faut reconnaître que rien n'y est bon.

Le pire est peut-être la façon dont il est écrit. Le scénario alterne les prises de vues en pleine nature avec de courts flash-backs qui ne présentent généralement aucun intérêt, et qui sont de plus raccordés fort maladroitement au temps présent.

L'interprétation de Jean Dujardin, qui entre parenthèses ressemble de plus en plus à Gilles Lelouche, n'est pas très convaincante. C'est un peu dur de le dire abruptement, mais sa crédibilité en intellectuel est assez faible, et il n'incarne pas à l'écran la rugosité dérangeante de Sylvain Tesson. Les autres personnages ne sont que des silhouettes grossièrement dessinées et mises en scène d'une façon souvent pataude (l'esthétique porno chic des scènes avec Joséphine Japy par exemple).

Si comme moi vous n'êtes pas fan des aphorismes pontifiants de Tesson, vous risquez de vous ennuyer ferme, et de regretter que le vertige de la marche au long cours, et en pleine nature, ne soit pas plus sensuellement rendu.

Le film réduit l'expérience physique extrême du personnage principal (1300 km tout de même) à une enfilade de cartes postales insipides dont on s'attend à voir surgir un Michel Drucker qui lancerait un sonnant "Formidable !" au spectateur, du haut du Mont Lozère ou d'une barque sur la Loire. 

Sur les chemins noirs respire le manque de talent dans toutes ses composantes.

 

1e

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La belle saison

Impossible de ne pas penser à La vie d'Adèle en découvrant le nouveau film de Catherine Corsini.

Les points communs sont en effet nombreux entre les deux films : deux femmes qui s'aiment, une blonde et une brune, une plus âgée et expérimentée que l'autre, de milieux sociaux très différents, des repas avec les parents sans que ceux-ci connaissent la relation qu'entretiennent les deux femmes, une réaction violente de ces derniers, une narration qui commence avant la passion et qui se finit après, un écoulement du temps très variable durant le film, des scènes de nus et de rapports corporels, etc....

Je pourrais continuer la liste des similitudes encore pendant un bon paragraphe, alors que curieusement, les deux films ne se ressemblent absolument pas. La vie d'Adèle était fiévreux et parfois maladif là où La belle saison est solaire, Kechiche filmait avec génie et en cadres très serrés son histoire d'amour, là ou Corsini se contente d'une mise en scène plus classique et cadrée plus large, le contexte social était pratiquement ignoré dans La vie, alors qu'elle est largement présente dans La saison.

Si Adèle et Emma semblaient passionément malheureuses, Delphine et Carole paraissent elles totalement épanouies dans leur passion.

Après un film complètement raté (Trois mondes), Catherine Corsini réussit ici une très jolie chronique qui parvient à mêler un intérêt documentaire certain (étonnant tableau du MLF des années 70), le tableau fidèle d'une certaine ruralité et des numéros d'acteurs saisissants.

Izia Higelin est formidable, Cécile de France est presque à la limite d'en faire trop, mais leur couple est au final diablement attachant. La plus grosse performance est celle de Noémie Lvovsky, qui joue une scène de haine réellement sidérante de violence. Kevin Azaïs confirme tout le bien qu'on peut penser de ce jeune acteur.

A défaut d'être génial, La belle saison est un bon film de fin d'été.

 

3e    

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Samba

En relisant ce matin ma critique d'Intouchables, je me disais que tout ce que j'écrivais sur ce film pouvait être repris à propos de Samba.

Je trouvais par exemple François Cluzet excellent dans Intouchables. Ici, Charlotte Gainsbourg trouve probablement un de ses meilleurs rôles en cadre dépressive et lunaire.

Omar Sy est époustouflant de présence, on rêverait de le voir dirigé par Scorsese dans un rôle de bad boy, tellement son physique en impose. Même Tahar Rahim, qui est l'un des acteurs que j'apprécie le moins, arrive ici à me surprendre en joyeux brésilien. Notre duo de réalisateurs excelle donc dans la direction d'acteurs, c'est une évidence.

Deuxième point fort du film : l'écriture de chaque scène. On retrouve dans Samba la même qualité que dans Intouchables, qui est souvent l'apanage des productions américaines : minutie de l'écriture qui fait que chaque punchline porte au bon moment, précision d'horloger dans le montage. Le résultat est que, prises séparément, plusieurs scènes du film sont des modèles d'efficacité. Je pense par exemple à la scène du Nouvel An à l'asso, qui mêle brillament poésie, séduction, émotion, et humour (merveilleuse Hélène Vincent).

Eric Toledano et Olivier Nakache savent donc construire une scène à la perfection et nous amener avec une facilité confondante aux bord des larmes et / ou au fou-rire (parfois simultanément). Mais il manque à Samba de la profondeur (et des méchants !) pour être un grand film.

Le cinéma de Toledano / Nakache est un cinéma de la générosité : c'est à la fois son prix et sa limite.

 

2e

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