Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #georges clooney

Avé César

Je n'aime pas trop les films des frères Coen. Dans le monde de la cinéphilie, c'est un aveu qu'il vaut mieux faire discrètement, tant le prestige des frérots est grand. 

Lorsque mon avis, souvent tiède, est à l'unisson de la vox populi, comme cette fois-ci, je suis donc un tout petit peu plus à l'aise.

Avé César n'est pas seulement un film mineur des Coen, c'est tout simplement un mauvais film, qui ne parvient jamais à capter notre attention totale.

A la fois parodie excessive sans point de vue et hommage compassé au cinéma, Avé César rassemble tout ce qu'il y a de plus mauvais chez les Coen : un formalisme outrancier (comme la scène du sous-marin, d'un ridicule consommé), une culture élitiste de la private joke et un manque de souffle sur la durée.

Dans le marasme généralisé du film ne surnagent que quelques scènes. Suivant votre sensibilité, vous aimerez soit le passage avec les quatre religieux, soit le moment de comédie musicale, soit l'influence des communistes sur le personnage surjoué de façon pitoyable par Georges Clooney.

Le tout est sans rythme et sans inspiration.

Les frères Coen sur Christoblog : Inside Llewyn Davies (**) /  True grit (*) / No country for old men (**) / Burn after reading (**) / A serious man (*)

 

1e

Voir les commentaires

Gravity

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/390/21039085_20130912131330021.jpgLe début de Gravity est assez plaisant. On prend un réel plaisir à observer le spectacle de la Terre, le ballet gracieux des spationautes, le mélange de rigueur professionnelle et de déconne qui caractérise ce genre de mission (on se souvient dans la réalité de cet astronaute canadien qui a enregistré une chanson de Bowie dans l'espace - il est toutefois moins canon que Clooney).

La mise en scène de Cuaron est dans les 30 premières minutes assez bluffante, je pense par exemple à ce plan incroyable dans lequel la caméra semble entrer dans le casque de Ryan, puis en ressortir.

Las ! A partir du moment ou Ryan se retrouve seule, le film devient un banal film d'action amerloque : je saute de station en station avec à chaque fois le même mode opératoire et les mêmes enjeux. Heureusement que les Thaïlandais et les Uruguayens n'ont pas d'activités spatiales, sinon le film durait 1 heure de plus, à jouer à saute-station.

Explosions, suspense improbable, musique grandiloquente, réapparition ridicule de Clooney (un spectateur a crié avec raison "What Else" lorsque Georges revient), grand spectacle pyrotechnique, mysticisme à deux balles : le film devient à ce moment-là ce qu'il ne devrait pas être, un blockbuster hollywoodien pas si différent des autres.

Le récit de survie est un genre assez aride. Le nouveau film de JC Chandor, All is lost, que j'ai vu à Cannes, est finalement une sorte de décalque de Gravity sur un voilier. C'est moins fun, mais approximativement aussi peu excitant.

Rien de révolutionnaire dans ce Gravity somme toute banal.

 

2e

Voir les commentaires

The descendants

The descendants propose un plaisir devenu rare au cinéma : l'assemblage réussi d'un projet original, d'un scénario qui tient la distance, d'acteurs au top de leurs possibilités, et d'une réalisation intelligente et modeste.

D'abord, je ne pensais pas pouvoir dire un jour que Georges Clooney pouvait être génial. Hors, il est ici renversant, absolument pas en phase avec son image traditionnelle : lourd, bedonnant, dépassé et solide à la fois, presque moche, trompé, perdu. A aucun moment, je ne l'ai vu en lui Mr Nespresso, c'est dire s'il est bon.

Je ne vais pas raconter l'histoire, mais le pitch est assez connu. Rappelons le rapidement : un homme, dont la femme tombe dans le coma suite à un accident, doit tout à coup s'occuper de ses deux filles et découvre des éléments cachés sur le passé de sa femme.

Le film réussit une sorte de prodige : sa trame est à la fois limpide et complexe, son rythme parfois tendu et souvent paresseux, ses personnages cohérents et évolutifs. Il manie en permanence le chaud et le froid avec une habileté confondante, et sait entremêler drame et comédie comme seuls les Italiens semblaient pouvoir le faire.

Une des tactiques d'Alexander Payne est d'utiliser les éléments de son histoire systématiquement à contre-emploi : on a déjà vu que Clooney jouait l'anti Clooney, mais Hawaï est présenté comme un enfer (et en même temps la photographie le magnifie comme le plus beau des paradis), l'homme est le pivot stable autour duquel gravitent des femmes et des filles instables, etc.

Au final, sous la baguette d'un réalisateur particulièrement inspiré, on sort du film en ayant écrasé sa petite larme (ou alors, c'est qu'on a dormi), en ayant par moment franchement rigolé, en ayant été souvent intrigué et avec dans le coeur une palette d'émotions de toutes les couleurs.

Un beau film arc-en-ciel qui ouvre la liste des meilleures productions 2012.

 

4e

Voir les commentaires

Burn after reading

Brad Pitt. StudioCanalLes Coen ne sont jamais aussi bons que dans leurs films dits "mineurs".

Lorsqu'il veulent faire sérieux comme dans Barton Fink ou No country for old men , leur style s'alourdit et leur narration s'égare.

Burn after reading renoue avec la tradition burlesco-recherchée initiée par le mythique Arizona Junior. Les Coen retrouve ce rythme enjoué où ils excellent. Leur direction d'acteurs est parfaite.

Je craignais que Clooney en fasse trop : j'avais raison, mais ce n'est pas si désagréable. Brad Pitt est incroyable de stupidité. John Malkovitch excellent en aboyeur enervé. Tous les seconds rôles ont des textes ciselés.

Le scénario est bien enlevé, certes parfois un peu prévisible, et avec quelques temps morts, mais dans l'ensemble intéressant. Il y a dans ce film une certaine tradition du "léger, mais pas tant que ça si on y regarde à deux fois" qui fait l'honneur de la comédie américaine de Lubitsch à Allen en passant par Capra.

Derrière les situations comiques se devine une charge assez vive contre la CIA. Les scènes à Langley sont parfaites dans le genre, les agents étant ridiculisés avec un sérieux parfait et jouissif. "Qu'avons nous appris ?" dit à la fin le responsable de la CIA, et on a envie d'ajouter "après le 11 septembre...".

La morale du film est résolument noire, les travers de la nature humaine (sexuels et amoureux en particulier) y sont crument dénudés.

Tout cela fait de Burn after reading un divertissement tout à fait recommandable.

 

2e

Voir les commentaires