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Christoblog

Articles avec #alice winocour

Revoir Paris

Revoir Paris est le grand film qu'on attendait sur les attentats de 2015, et leurs conséquences.

Alice Winocour réalise un tour de force : s'attaquer frontalement à la réalité de l'attentat (ce qu'esquivait le très beau Amanda, assez proche dans son style), tout  en maintenant tout au long de ses développements une délicatesse admirable.

Tout est en effet esquissé dans cette errance presque fantastique : les fantômes rôdent sous différentes formes sans jamais être envahissants, les voix off constellent le film d'éclairs de poésie, Paris semble un décor de film de zombie qu'il s'agit de reconquérir, comme l'indique le titre, splendide.

Une émotion brute et digne sourd de tous les plans. La composition de Virginie Efira, une fois de plus souveraine, emporte Revoir Paris vers des sommets de sensibilité. Il faut absolument découvrir ce film, un des plus beaux réalisés sur la résilience.

Alice Winocour sur Christoblog : Maryland - 2015 (**) / Proxima - 2019 (**)

 

4e

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Proxima

Proxima est ce genre de film qui se résume à son pitch : la difficile séparation d'une mère et de sa fille pour raison professionnelle.

A part ça, pas grand-chose.

Eva Green est plutôt bien, les autres rôles aussi (en particulier Sandra Hüller - Toni Erdmann, toujours parfaite). La vie quotidienne des apprentis astronautes est montrée de façon réaliste, que ce soit dans les steppes du Kazakhstan ou dans les tristounets bureaux de l'Agence Spatiale Européenne. Thomas Pesquet vient donner des conseils, les machines sont impressionnantes, les Russes pas commodes. Rien que du classique donc, mais plutôt bien filmé. 

Le scénario est anémique, l'ambiance lugubre (pourquoi ne ressent on jamais l'envie de partir dans l'espace ?), et le sentimentalisme est évité jusqu'au dernier quart d'heure.

Le film est finalement ennuyeux, et ressemble à un projet de fin d'étude de la FEMIS (dont est issue Alice Winocour), qui aurait des moyens.

 

2e

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Maryland

Voilà l'exemple même d'un film qui se réduit strictement à son contenu programmatique : un soldat français en plein trauma post-conflit protège la femme d'un homme d'affaire libanais.

Le film tient dans le pitch.

Matthias Schoenaerts joue le colosse fragile comme dans tous les films où je l'ai vu. Son jeu est d'une variété inversement proportionnelle à la complexité orthographique de son nom.

Pendant la première heure, la question est : Vincent est-il paranoïaque ? On s'ennuie un peu, mais la réalisation d'Alice Winocour est très élégante. L'aspect flottant de l'intrigue contribue à installer une ambiance bizarre, faite d'un mélange étroit de tension et d'indécision. 

Quand le film bascule dans un tout autre registre, il perd quasiment tout intérêt. On est alors dans le home invasion basique et on se demande ce qu'a voulu prouver la réalisatrice : qu'elle pouvait filmer des grosses bastons comme un tâcheron US ? La réponse est oui, et plutôt bien.

C'est décevant.

 

2e

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