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Articles avec #alexandre astier

Kaamelott - Premier volet

Très difficile de porter un jugement objectif sur ce film quand on a été fan de la série il y a dix ans.

D'un côté, la satisfaction de retrouver le style Astier est profondément réconfortant : les répliques qui font mouche, l'absurdité congénitale, le casting incroyable. C'est comme enfiler de vieilles pantoufles.

De l'autre, je suis perplexe quant à l'assemblage qui est tenté ici : l'humour cheap et absurde des premières saisons coexiste avec le spleen dépressif des dernières, alors que le passage sur grand écran permet d'ajouter une composante Games of Thrones dans les décors et les costumes (sans que cela fonctionne parfaitement, il faut l'avouer). Astier se permet aussi de virer au romantique et au flash-back roman-photo.

L'impression générale est donc plutôt celle d'un patchwork qui pourra être considéré comme indigeste ou attendrissant suivant l'humeur et le degré d'affection qu'on porte à la saga.

Globalement, et malgré quelques excellentes choses (Chabat incroyable et Sting très convaincant), je pense que le film paraîtra très imparfait, y compris techniquement, à celui qui n'a jamais vu un épisode de Kaamelott.

 

2e

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Nous trois ou rien

Difficile de savoir quoi penser de ce film, qui commence comme une chronique familiale orientale, se poursuit par un drame politique, tourne à la farce (Alexandre Astier qui joue le Chah d'Iran sur le mode Kaamelott) et se termine en hommage touchant à l'intégration.

Le film a des difficultés à trouver le ton juste sur la durée, mais il est vraiment très difficile de ne pas se laisser toucher à un moment ou à un autre par l'humanité des personnages, la justesse d'une scène ou le caractère édifiant d'une situation. 

On navigue donc des presque larmes (l'assassinat des amis) au presque rire (Chokri et sa manie du vol de vêtement) jusqu'à l'épilogue émouvant qui met en relation les images du film et les photos des personnes ayant inspiré chaque personnage. Ce qu'on pensait avoir été dessiné à trop gros traits (la fresque sur l'immeuble par exemple), s'avère alors tout à fait réel, et donne a posteriori au film un caractère fort respectable.

Touchant et amusant, à défaut d'être bouleversant.

 

2e  

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Astérix - Le domaine des Dieux

Rien de négatif à dire à propos de l'adaptation d'Uderzo / Goscinny par Alexandre Astier.

Ce dernier reste bien sage et respectueux de l'original, en y ajoutant sa petite patte personnelle, comme par exemple lorsque les romains attaquent le village. A ce moment-là, le centurion Oursenplus prend les accents irrésistiblement drôles d'Arthur dans Kaamelott ("Mais c'est pas vrai !").

Sinon, difficile d'identifier d'autres signes distinctifs, sauf pour les fins connaisseurs qui reconnaîtront quelques répliques culte de la saga arthurienne de sire Astier (le "C'est pas faux" de Franck Pitiot par exemple).

En règle générale, les acteurs qui prêtent leur voix aux personnages sont plutôt convaincants (Roger Carel, Alain Chabat, Elie Semoun, Florence Floresti, Lionel Astier, etc), à l'exception notable de Guillaume Briat qui ne m'a pas plu du tout dans le rôle d'Obélix.

La mis en scène de Louis Clichy est propre et plaisante (j'ai vu le film en 2D) avec d'agréables jeux de lumière. 

Finalement, un des aspects les plus agréable du film est de remettre en lumière la pertinence du scénario de ce volume, particulièrement malin en ce sens qu'il brasse beaucoup de problématiques importantes  : l'acculturation par la colonisation, le confort contre la tradition, l'expansion du tourisme de masse.

Le plaisir qu'on éprouve à la vision du film tient donc à la fois à la densité de son propos et à la vivacité des dialogues. Une bonne soirée.

 

2e 

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Kaamelott (Livres 5 et 6)

Alexandre Astier. Calt ProductionsLe livre V de Kaamelott se présente comme la saison de transition entre les 4 premières, constituées de sketches courts à dominante comique et la sixième, qui devrait normalement être suivie de trois long-métrages de cinéma.

Elle marque donc une rupture de ton absolument totale et inédite à mon sens dans l'histoire de la télévision. Le format change, passant de quelques minutes à 40 minutes par épisode. Le générique abandonne au passage ses effets de trompettes pour monter en qualité et s'accompagner d'une musique entêtante.

Du running gag et de l'absurde à la française,  le ton évolue vers une sorte de chronique dépressive et dans laquelle les éclairs d'humour deviennent de plus en plus décalés. Arthur abandonne volontairement le pouvoir et entame une errance désespérée visant à savoir s'il a eu des enfants de ses nombreuses maîtresses. Il y a entre les premiers Kaamelott et cette saison autant de différence qu'entre Woody et les robots et September dans la filmographie d'Allen.

Pour assister à cette parade funèbre une pléiade d'acteurs de renom (re)viennent jouer les guest stars, une façon pour eux de saluer la qualité et la fécondité du talent d'Alexandre Astier. Alain Chabat est fabuleux en duc d'Aquitaine tergiversant sans cesse, Christian Clavier est étonnant de retenue en juriste consulte maniaque, François Rollin est excellent en félon latiniste, et Antoine de Caunes joue à contre-emploi un idiot parfait. Tous sont présents pendant plusieurs épisodes. On notera également les apparitions de  Géraldine Nakache, Guy Bedos, Patrick Bouchitey, Anouck Grimberg, Valérie Benguigui...

Le livre VI se déroule quant à lui chronologiquement avant tous les autres. Il réalise un exploit qui ne  peut que ravir les fans de la série : il présente progressivement tous les personnages dans leur pré-histoire. Ce faisant, il concrétise un rêve que Lost n'est pas parvenu à réaliser, donner une explication à tous les éléments présents dans les 5 saisons précédentes : pourquoi Arthur n'a-t-il pas de relations sexuelles avec Guenièvre, pourquoi Perceval et Karadoc, malgré leur bêtise, ont été appelés à la Table ronde, comment est né l'amour de Lancelot, etc.

La série prend une ampleur qu'elle n'avait pas auparavant par l'utilisation des décors de Rome, la série de HBO, et par la présence d'acteurs de haut niveau, tous excellents : Patrick Chesnais, Pierre Mondy, Tcheky Karyo, Jackie Berroyer, Manu Payet, Bruno Salomone. Cette saison est intrinsèquement inégale (on sent parfois qu'Astier est un peu seul pour écrire, par comparaison avec les scénarios polis collectivement par toute une équipe de writers dans les séries US), mais elle constitue une incomparable friandise pour les connaisseurs.

La fin annonce très clairement les long-métrages au cinéma, normalement pour 2012.

Kaamelott (Livres 1 à 4)

 

3e

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Kaamelott (Livres 1 à 4)

Calt ProductionsCet article contribue modestement à compléter la très belle série de critiques qu'Anna consacre sur son blog à la légende arthurienne au cinéma.

Pour ceux qui auraient vécu sur la planète Mars ces dernières années, un petit rappel : Kaamelott est une série humoristique créée par un Alexandre Astier pour M6. D'abord constituée de très courts épisodes, à la manière de Caméra Café, qu'elle a remplacé, la série a ensuite évolué vers un format plus long pour aboutir dans son Livre VI à des épisodes de 50 minutes. Elle a regroupé jusqu'à 5 millions de téléspectateurs.

Autant le dire pour commencer, la série ne vise pas à donner une nouvelle version du cycle arthurien. Si les principaux personnages sont bien là, et globalement respectent certaines de leurs caractéristiques (Lancelot enlèvera bien Guenièvre, Excalibur est bien magique), ils ne fournissent qu'un fond approximativement cohérent aux délires d'Astier. Un élément cependant ; si le ton est résolument à la comédie (du moins dans les Livres I à IV), la quête du Graal fournit un bruit de fond à la fois absurde et lancinant à la série, tout à fait étonnant.

 

Un humour bien français

Il serait tentant de rapprocher Kaamelott de Sacré Graal. Je trouve pourtant que les deux oeuvres ne se ressemblent pas du tout. Autant le film des Monty Python est un archétype du non-sense britannique, autant l'humour de Kaamelott trouve sa source dans un fond typiquement hexagonal. Les dialogues sont le ressort principal du rire et on ne peut s'empêcher de songer à Audiard par exemple (Léodagan est un personnage tout droit sorti des Tontons Flingueurs). Chacun des personnages a son propre trait de personnalité, ses mimiques, ses tics de langages qui deviennent des répliques cultes. On pense évidemment à De Funés ou Fernandel. Ils fonctionnent d'ailleurs souvent en double (Yvain/Gauvain, Merlin/Elias, Perceval/Karadoc) dans une grande tradition française du duo comique. Personnage aux traits typiques + duo comique + jeux de mots =  Astérix et Obélix.

Un des personnages les plus drôles, Caradoc, fait dans cette déclaration une démonstration parfaite de l'art d'Astier de jouer avec les mots, jusqu'à obtenir un effet d'embrouillamini sublime : "Le débutant, qu'est-ce qui fait ?, il attrape le fenouil par la tige, et essaye de donner des coups avec la partie sporadique[...] et ben non, en faite, qu'est-ce qu'on constate, quand on observe l'objet en détail, c'est que la partie sporadique, ne présente pas de prospérité et que donc, elle est lisse. Il vaut mieux l'attraper par la partie boulière, ou sporadique, et se battre avec la tige, la partie tigeuse, dont la pointe peut être considéré comme redondante !"

 

Kaamelott, série univers

Kaamelott est l'objet de son créateur, Alexandre Astier, qui en est l'acteur principal, le scénariste, le dialoguiste, le réalisateur, et qui en compose la musique. Il joue dans la série avec son père, sa mère, sa-belle mère, son frère, et fait apparaître ses enfants. Il décline de nouvelles trames narratives sous forme de BD, et bientôt de nouvelles, après avoir publié tous les dialogues, et avant une trilogie au cinéma dont le premier volet sortira en 2012.

Astier est tenté de tout inclure dans son monde : des dizaines  de références à des éléments extérieurs ont été répertoriées, de Star Wars aux divinités japonnaises en passant par la coupe de monde de football.

 

Perceval : Bourvil meets Kafka

De tous les personnages, Perceval se détache pour beaucoup d'aficionados. Très bête, ne sachant ni lire ni écrire, mais surdoué en ce qui concerne les nombres et les jeux hyper compliqués (le fameux Sloubi, voir la règle, hilarante), ne reconnaissant pas sa droite de sa gauche, inconscient face au danger, il semble pourtant être marqué par le destin pour tenir un rôle prépondérant dans la quête, et Arthur ne s'y trompe pas, puisqu'il le tient en haute estime et déjeune souvent seul avec lui.

La composition du comédien Franck Pitiot est exceptionnelle et donne à la série des moments d'anthologie. Pour vous donner une petite idée de l'art Percevalien je vous conseille de passer 5 minutes à regarder le magnifique épisode 92 (L'inspiration) du Livre IV, ici en streaming.  

La table ronde sur Christoblog, c'est aussi Excalibur.

Livre 5 et 6

 

3e

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