Potiche
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Etonnant et jouissif.
Je n'attendais pas grand-chose de Potiche. Une collection de personnalités frenchies bankable pour un salmigondis indigeste : j'avais déjà prévu l'intro de ma descente en flamme.
Et puis zut, je me suis passablement marré. Catherine Deneuve y trouve probablement le meilleur rôle de sa fin de carrière : elle y déploie une palette très étendue, épouse bafouée, femme de tête, politicarde, ex-nymphomane, en gardant toujours un maintien absolument parfait et un positivisme renversant. Toute en subtilité. Du grand art : triple bravo !
Luchini est parfaitement en phase avec son personnage, goujat archétypal, et son association avec Karin Viard est très plaisante. Judith Godrèche et Jérémie Renier sont parfaits. Seul Depardieu est une fois de plus un ton en-dessous, et son embonpoint augmente dramatiquement à chaque film : d'ici peu, il devrait avoir explosé comme l'obèse du Sens de la vie, des Monty Python.
L'intrigue se déroule tranquillement dans une atmosphère boulevardière agréable, et délicieusement pimentée à la sauce seventies. On a droit à des allusions à l'actualité (casse toi pauv'con) et à une réflexion finalement assez intéressante sur ce qui a changé (ou pas) depuis ces années-là.
Ozon affiche un mauvais goût assumé et adulte qui tranche franchement sur les tergiversations habituelles d'un certain cinéma français. Cet aspect du film, qui rappelle par plusieurs côtés les audaces de Demy (les couleurs, les sentiments - et les retours de bâton - assumés, les chansons, Catherine Deneuve), est le plus intéressant. Il culmine dans une dernière scène abracadabrante mais parfaite.
Film concept et film plaisir, film sûr de lui et pas si bête : il faut aller voir Potiche.
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