L'attentat
Tiré d'un roman à succès de Yasmina Khadra, l'argument de L'attentat est simple : un médecin arabe de nationalité israélienne apprend que sa femme chrétienne, qu'il croyait bien connaître, vient de commettre un attentat suicide.
Le film se décompose en deux parties assez clairement distinctes.
Dans la première, le héros apprend progressivement la vérité, puis est interrogé par la police. C'est la partie la plus faible du film, qui manque alors cruellement de rythme. Le réalisateur libanais Ziad Doueiri filme un peu à l'américaine (il fut assistant de Quentin Tarantino), mais sans rythme et sans souffle. Alors que le scénario est potentiellement explosif (si on peut dire), le film ennuie profondément.
Dans la deuxième partie, légèrement meilleure, le héros rend visite à sa famille à Naplouse, y découvre que sa femme est traitée en héroïne, et tente de remonter la piste jusqu'aux commanditaires de l'attentat. Cette partie intrigue parfois, mais ne captive jamais.
Au final, on reste perplexe devant le propos de ce film, qui n'apporte pas beaucoup d'éclairages politiques sur la situation, et semble plus ou moins renvoyer tous les protagonistes dos à dos. Au-delà de la politique, il est frappant de constater qu'on ne s'identifie jamais au personnage principal, et qu'au final on ne saura même pas ce qu'il a véritablement ressenti. Si le propos du réalisateur était de traiter de la désagrégation d'un couple, c'est raté.
L'attentat est un échec total en ce qui concerne la tension dramatique. Il obtient pourtant quelques bonnes critiques, comme si traiter d'Israel et de la Palestine avec distance justifiait d'emblée un succès d'estime. Sur un sujet voisin, Omar, film palestinien projeté cette année à Cannes dans la section Un Certain Regard est autrement plus puissant.
Commenter cet article