Happiness therapy
Happiness therapy fait miroiter d'une façon mensongère un sujet intéressant, pour ensuite ne faire que l'effleurer. C'est très frustrant.
Pat sort de l'hôpital psychiatrique où il était soigné pour des troubles bipolaires. On souhaiterait en savoir plus, on aimerait que l'aspect maladie soit traité de façon un poil plus approfondie, pour que le contraste comique soit poussé à son paroxysme. Mais Pat est désespérément normal, et son obsession de reconquérir son ex est d'une banalité confondante.
Tiffany a couché avec les 11 membres de son bureau, là aussi on aimerait que cet aspect soit plus développé, non pas par curiosité salace, mais pour que le personnage joué par Jennifer Lawrence gagne en épaisseur psychologique.
Le film prétend être une comédie concernant deux personnes atteintes de dysfonctionnements psychologiques, elle n'est qu'une banale comédie sentimentale sur laquelle les scénaristes ont plaqué quelques noms de maladies et de médicaments (le gag du name dropping de médicaments est approximativement le seul en rapport avec les troubles des deux personnages, et il n'est pas très réussi).
La bonne surprise (relative) du film est à chercher du côté de la famille de Pat. La mère (Jacki Weaver) est assez attendrissante. Le père (De Niro, toujours cabotin) est abonné aux troubles obsessionnels compulsifs (les télécommandes !), instrumentralisant son fils en une sorte de porte-bonheur humain.
Les seconds rôles, essentiels dans toute bonne comédie US, sont très inégaux, Chris Tucker faisant le job en black doué pour la danse (original comme idée, non ?) mais Anupam Kher campant un psy plutôt raté.
Comment pensez-vous que cela finisse ? Par un concours de danse réussi (Flashdance, sort de ce film) et un convolage en règle de notre couple (pas si) azimuté (que ça). Décevant.
David O. Russel sur Christoblog : Fighter
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