Chercher le garçon
Chercher le garçon est un film assez déconcertant.
Vu sous un angle purement objectif il faut bien reconnaître qu'il apparaît plutôt comme une petite chose bricolée à la va-vite, sans moyen et aussi sans grande ambition. D'un format plus proche du moyen-métrage que du long (le film dure 1h10), Chercher le garçon est un objet non identifié, guilty pleasure de samedi soir, dont la vision est à la fois agréable et sans conséquence.
Le personnage principal, jouée par Sophie Cattani (la mère de la petite fille dans Tomboy), a 35 ans, et cherche l'homme de sa vie sur Meet Me. S'en suit une dizaine de rencontres qui réserveront chacune surprises ... et déceptions.
Les comédiens n'avaient aucune ligne de texte pour ces rencontres. Ils disposaient seulement de leur "profil" et ensuite devaient improviser, un peu comme lors d'une vraie rencontre. A l'écran, cette improvision se ressent nettement, avec des phrases qui se superposent, des regards vraiment étonnés, des mimiques de protection. C'est surprenant.
Le film gagne de cette façon une fraîcheur assez étonnante, bien servie par une utilisation optimale des décors naturels de Marseille et de ses environs, et de son folklore (Aurélie Vaneck, actrice dans Plus belle la vie, joue son propre rôle). La morale de l'histoire est un peu (beaucoup) bateau : finalement les deux rencontres que fait Emilie (un ami et un amoureux) seront dues au hasard et pas à Meet Me, évidemment !
Le film est toutefois à conseiller, pour ses airs de Rohmer méridional. A noter qu'Emmanuel Mouret est crédité au générique de fin, en rapport avec le scénario. Le film ne ressemble pourtant pas à du Mouret, sauf parfois par le côté incisif de certaines répliques.
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