La petite dernière
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Le cinéma de Hafsia Herzi, à l'image des personnages qu'il filme, est rêche et mal léché. La façon de filmer de la réalisatrice est souvent dérangeante, et ne cherche pas à plaire au premier abord.
Fatima, l'héroïne de La petite dernière, lesbienne musulmane en banlieue, se situe bien dans cette filiation : taiseuse, peu commode, étrangère à son milieu. Mais la réalisation de Herzi est, cette fois-ci, un peu plus douce que d'habitude, et donc aussi plus convenue.
Sa manière de filmer l'évolution de Fatima (psychologique, sentimentale, sexuelle, sociale) apporte un parfait contrepoint au film d'Abdelatif Kechiche, La vie d'Adèle : une égale attention aux fluctuations du coeur et du corps, à travers deux regards très différents (le fameux male gaze d'un côté, une approche évidemment plus féministe ici).
Ceci étant posé, La petite dernière, tout en étant un joli portrait agréable à découvrir, parsemé de scènes étonnantes (la leçon de sexe lesbien donnée dans la voiture !), peine toutefois à générer de profondes émotions. C'est probablement parce que son déroulé didactique (chaque étape est consciencieusement cochée) finit par donner au film un côté prévisible.
Herzi s'affirme ici comme une réalisatrice qui compte dans le cinéma français. Elle révèle un talent remarquable, celui de son actrice Nadia Melliti, qui fait preuve d'une grande finesse dans son jeu.

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: Non, et non, et non !
: Mouais, pourquoi pas
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