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Christoblog

Les opportunistes

Le grand succès italien de l'année (7 Donatello, l'équivalent de nos Césars, le film a battu La grande belleza) arrive une fois n'est pas coutume sur les écrans français. 

Le film est basé sur l'effet que j'appelle habituellement "Rashomon" (car le film de Kurosawa en est la plus belle expression) : une même histoire racontée suivant trois points de vue différents. Ce procédé est toujours excitant : les mêmes scène revues sous un angle différent provoquent la curiosité, on est captivé par les jeux de résonance d'une séquence à l'autre, découvrant tout à coup le pourquoi du comportement bizarre d'un personnage ou faisant le lien entre plusieurs éléments disparates.

L'utilisation de l'effet "Rashomon", très efficace intrinsèquement, n'est parfois qu'un cache-misère. C'est presque le cas ici. La trame de fond est ici en effet archi-rebattue : il s'agit du thème très à la mode ces dernières années du conducteur d'un véhicule qui s'enfuit après avoir renversé un cycliste. 

Les opportunistes veut embrasser autour de ce sujet une collection de thèmes survolés mais de bon aloi : la dénonciation d'un capitalisme inhumain qui parie sur la crise, le racisme ordinaire d'italiens moyens, le mépris de la bourgeoisie vis à vis de la culture...

Tout cela est bel et bon, mais un peu creux, et il faut une palette d'interprétation hors norme pour sauver le film d'une médiocrité annoncée. Valéria Bruni Tedeschi est en particulier parfaite, dans un rôle d'ingénue sous domination au décolleté ravageur.

A voir éventuellement.

 

2e

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B
En ce triste et glacial dimanche hivernal, j'ai hésité entre 2 films : "Turner" et "Les opportunistes". J'ai préféré le second, non pas à cause des décolletés vertigineux de la dame, mais parce que j'adore la langue italienne, que la peinture d'une famille friquée et pourrie est habituellement sur l'écran délicieusement nauséabonde (comme le munster), bref, je voulais avant tout me divertir sans m'ennuyer dans des films soporifiques qui durent 3 heures. J'ai fait le bon choix : un film avec effet Rashomon réussi - d'où relance de l'action et enrichissement psychologique des personnages - et une interprétation impec dans laquelle triomphe LA Valeria Bruni Tedeschi.
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