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Christoblog

Interstellar

Prenez 2 minutes bien choisies d'un film de Christopher Nolan, et vous pourrez croire avoir affaire à un grand cinéaste.

Une course folle dans un champ de maïs à la poursuite d'un drone égaré, une planète constituée uniquement d'eau et balayée par des vagues géantes, un homme qui flotte dans un espace tridimensionnel constitué des mêmes images du passé : on voit bien que Nolan possède un puissant sens de l'image évocatrice, associé à une grande maîtrise technique.

Le problème est que Nolan est un piètre scénariste, et qu'il s'acharne à vouloir écrire ses films. Interstellar, après un début prometteur, vire donc durant ses longues deux dernières heures (le film dure 2h49mn) au n'importe quoi métaphysico-sentimental.

Le personnage joué (platement) par Matthew McConaughey peut ainsi traverser un trou noir pour franchir les années-lumières et se retrouver dans le passé, par hasard, à discuter en morse avec sa petite fille à travers une bibliothèque (?!?). 

Le ridicule parcourt ainsi une bonne partie du film, l'irisant d'une palette de défauts impressionnante : la platitude et l'approximation, le manque d'imagination (les décors des planètes sont beaux mais manquent d'originalité), l'emploi excessif de stétéotypes éculés (le vieux savant en chaise roulante, l'ordinateur rigolo), une sentimentalité larmoyante, des dialogues à la limite du ridicule, une sous-utilisation éhontée de magnifiques thèmes de SF (on pense au traitement du sujet des différents écoulements du temps dans l'Hypérion de Dan Simmons par exemple), des chutes de rythme incessantes, un réalisme des scènes d'espace qui est loin de valoir celles de Gravity, des seconds rôles pitoyables (Matt Damon !), des suspenses de séries Z, etc.

On sort du film sous l'emprise d'une profonde et triste lassitude.

 

1e

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J
je serai bref: on se fait gravement chier en visionnant ce film
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J
bon ceci dit, je trouve ta critique très juste à tous points de vue: la scène du professeur mourant qui fait "ahhh ahhh je t'ai menti ahhh" bienvenue a Nanarland ! tu vois à moment donné ça m'a fait penser à Tintin, (on a marché sur la Lune) avec le méchant traitre Wolf (sauf que dans tintin, il se repend et se sacrifie alors que là, ben non :-)
C
Pas mieux.
M
Il est surprenant de devoir défendre un chef d'oeuvre comme interstellar ... certains préfèrent s'extasier sur l'hystérie mommy ... c 'est leur droit.<br /> Interstellar est un chef d'oeuvre d'anticipation, qui profite du silence des espaces infinis pour s'interroger sur la condition humaine ... tel est le vrai sujet du film. Il part de l'infiniment grand pour sonder l'infiniment intime chez chaque être.<br /> On peut dire que tout cela est ridicule et larmoyant, que le scénario est pas assez riche comme chris ... je ne sais pas ce qu'il faut ! Superbement écrit, foisonnant de mille trouvailles qui sont apparemment débiles (nous sommes dans un film de science-fiction, il me semblait que tout n'était pas forcément expliqué dans ce genre de film ... comprenons nous tout dans 2001 ??), le film fait exister des personnages d'une rare finesse, combinant une réflexion sur l'héroïsme et le sacrifice avec un tableau de la faiblesse humaine, mettant en balance la résignation à l'inévitable et l'instinct de survie (et quel instinct !). Cet instinct commande de se rebeller où tout semble perdu, en suivant le poème de Dylan Thomas en fil rouge.<br /> Le film interroge chacun d'entre nous sur ce qui est sa ressource ultime aux heures tragiques où il faut tout réinventer et arrive à cette conclusion : quelque soit les leçons que l'homme peut tirer de la science et de son intelligence, il n'existe pas de plus haute science sur terre et sous le ciel que l'amour, qui prend la forme de l'amour entre un père et sa fille, sauvant le monde d'une désintégration totale. On a fait plus nul. Pour ma part, j'ai été par moment ému aux larmes par cette relation magnifique, interprétée il est vrai par deux acteurs de premier ordre : Matthew Mac Conaughey (comment dire qu'il joue platement ?????? Avons nous vu le même film ?????) et la sublime Jesssica Chastain, toujours d'une fragilité et d'une sensibilité exceptionnelle.<br /> Sur la forme, le film ne décoit pas car Nolan sait y faire quand il s'agit d'emballer le spectateur dans un climat apocalyptique: le film est une réussite formelle majeure dans sa partie terrestre (économie de moyens) et dans sa partie spatiale qui surpasse de loin pour moi en majesté gravity. L'art avec lequel Nolan nous fait voyager dans des trous noirs, naviguer entre les anneaux de saturne ou débarquer sur des planètes magnifiques mais inhospitalières m'a cloué à mon fauteuil et je n'ai pas vu le temps passer une seconde.<br /> Pour ma part, je suis sorti du film sous l'emprise d'un enthousiasme débordant et d'une joie communicative, totalement ému par la beauté du film et sa conclusion magnifique : l'amour sauve tout. C'est sans doute benêt et simpliste, mais son traitement m'a semblé tout sauf niais dans ce film.
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C
Je respecte parfaitement ton opinion : heureusement que nous ne sommes pas tous du même avis. Je maintiens évidemment tout ce que je dis dans ma critique, et je constate que le public apprécie plus les films de Nolan que les critiques. Je comprends donc que le cinéaste ait des aficionados qui le défendent ardemment comme toi. <br /> Nolan est un bon metteur en scène, mais ses scénarios sont catastrophiques (cf Inception), et je suis TRES sensible à la façon dont un film est écrit.
A
Je ne l'aurais pas mieux dit. Je suis complètement d'accord avec toi !!!! Seule la première partie du film est à sauver (et encore...). Ensuite, on se fait chier et mon dieu qu'est ce qu'il y a des scènes ridicules. Faut vraiment que Nolan arrête de faire des scènes larmoyantes qui sont d'ailleurs très très mal écrites !!! C'est proche du pathétique. J'en avais presque honte d'être dans la salle à certains moments tellement le niveau des dialogues et l'intensité dramatique étaient ridicules. COMPLETEMENT SUR COTE !!!!!!!!!!
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M
Nolan est un grand cinéaste (visuellement j'entends), c'est juste qu'il a la main lourde dès qu'il faut parler de sentiments. Pour la fin où &quot;Matthew McConaughey peut ainsi traverser un trou noir pour franchir les années-lumières et se retrouver dans le passé, par hasard, à discuter en morse avec sa petite fille à travers une bibliothèque (?!)&quot;, tu es trop terre à terre ! Un peu de magie quoi, d'imagination et d'ouverture d'esprit... Le truc ne tient évidemment pas la route une seconde, mais l'idée en soi est très belle.
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C
Pour le trou noir, j'aurais accepter cette scène si le film se terminait comme cela. Ce qui me gêne, c'est que derrière Nolan reprend une trame narrative normale et réaliste : le monde cylindrique, etc....