Ma vie avec Liberace
Parfois, je suis fier d'être français. C'est rare.
En voyant Michael Douglas et Matt Damon présenter dans le plus grand festival de Cinéma du monde le dernier Film de Steven Soderbergh, alors qu'aux USA personne n'a jugé bon de le considérer comme tel et de le sortir en salle (c'est la chaîne de télé HBO qui l'a diffusé), j'ai joui d'habiter le pays le plus cinéphile du monde.
Bon. Le film est un plaisir gourmand. Classique sans être ennuyeux, instructif sans être didactique, Ma vie avec Liberace se savoure comme un énorme pot de fraises Tagada.
Michael Douglas est exceptionnel (je lui aurais donné le prix d'interprétation à Cannes), les décors et costumes sont ébouriffants et la réalisation de Soderbergh classieuse.
Si l'on décape l'aspect too much de Liberace, l'histoire racontée (n')est finalement (que) une belle histoire d'amour : passion / indifférence / rupture. L'environnement de showbiz queer ajoute au film une touche d'exotisme à la fois intrigante, et parfois glaçante. La folie qui envahit subrepticement le personnage principal (faire en sorte que ses amants lui ressemblent) est fascinante.
L'interprétation de Scott par Matt Damon, bien qu'intéressante, m'a paru un poil empesée, empêchant l'émotion de prendre complètement son envol. Le passage du temps et l'irruption du SIDA est par contre particulièrement bien évoqué, et donne à la fin du film un caractère de sourde et touchante nostalgie.
Ma vie avec Liberace est un film hautement recommandable et parfaitement délicieux.