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Articles avec #luca guadagnino

Call me by your name

Dans la famille d'Elio, il est courant de dire des phrases comme "Quelqu'un a vu mon Heptaméron ?" On jette facilement son vélo et ses noyaux de pêches par terre, mais ce n'est pas grave car le vieil Anchise répare les vélo et la bonne Mafalda fait le ménage.

Bref, sous les lustres en cristal de cette villa italienne, Elio s'ennuie et quand le bel Oliver arrive, il en tombe amoureux. Call me by your name est donc principalement l'histoire d'un premier amour : c'est parfois beaucoup, c'est ici pas assez. La mise en scène de Guadagnino est en effet trop quelconque pour sublimer une histoire aussi simple. Le jeu des acteurs m'a paru passablement mauvais : Oliver est moyennement convaincant, plusieurs seconds rôles ne sont pas du tout au niveau (Marzia par exemple). Timothée Chalamet, quand il ne minaude pas trop, parvient seul à intriguer un peu.

En fait, il me semble que le film péche par manque d'enjeux : l'amour des deux hommes n'est pas transgressif socialement (il est même encouragé), il n'est ni menacé ni menaçant, il manque tout simplement de sel.

Un peu ennuyeux, pas complètement raté, trop long et plutôt fade, Call me by your name est agréable comme un verre d'eau tiède.

 

2e

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Amore

Amore est une sorte de cauchemard pour le critique, en tout cas pour moi. Le film est tellement foisonnant en terme de références, de styles de mise en scène et de propos qu'on passe rapidement du plus grand énervement à une certaine émotion.

Un bon résumé pourrait être de dire que le réalisateur, Luca Guadagnino, a voulu livrer son Guépard : portrait d'une société en déliquescence à travers la chronique familiale d'une grande famille bourgeoise milanaise.

Les thématiques s'enchevêtrent donc sur le mode du "tout fout le camp" : le patriarche meurt, le fils vend l'affaire à des Indiens, la fille découvre son homosexualité, la mère tombe amoureuse façon Lady Chatterley, les pièces rapportées (la femme d'Edo) sont traitées avec une froide cruauté. Tout cela est montré à travers une mise en scène qu'on peut qualifier de pompeuse, voire pompière (ah, le plafond bleu de l'église, ou l'assiette d'écrevisses qui illumine le visage d'Emma), assemblage de très très gros plans, de quasi noir et blanc, de kaleidoscope, d'images floutées, de variation brusque de profondeur de champ, etc.

On passe tour à tour d'un repas filmé à la Desplechin, à une scène typiquement hitchcockienne (la musique de John Adams), en passant par du Pascale Ferran pur jus. Le dernier plan (à voir après un carton de générique de fin, attention) semble même sorti d'Oncle Boonmee.

On s'ennuie par moment, on s'interroge à d'autres et Tilda Swinton arrive à être à la fois énervante, touchante, parfois sublime.

Amore est tout entier tissé de paradoxes, c'est un grand film malade.


2e

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