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Christoblog

Articles avec #leyla bouzid

Une histoire d'amour et de désir

Une histoire d’amour et de désir prend le contre-pied des clichés habituels : les poètes de l’islam du XIIème siècle y chantent les plaisirs érotiques, les jeunes filles y sont débrouillardes et émancipées (Farah, la sœur) et la masculinité (Ahmed, son père) y est sclérosée, comme empêchée.

Ce procédé de rebrousse-poil systématique serait un peu facile s’il n’était servi par un couple d’acteur formidable. Le jeune Sami Outalbali parvient à la perfection à jouer l’introspection rêveuse et empruntée de son personnage, alors que sa partenaire, la pétillante et entreprenante Zbeida Belhajamor le bouscule avec une belle énergie. Son personnage de jeune tunisienne venant étudier en France peut certainement se lire comme un double de la réalisatrice, arrivée de Tunis pour intégrer la Femis.

La caméra de Leyla Bouzid filme cette jolie histoire sans grande originalité et avec quelques facilités, mais avec un sens très sûr de la progression dramatique : quelques scènes sont vraiment très réussies (la rencontre d’Ahmed et d’un de ses amis traditionalistes, le repas de Noël).

Le premier film de Leyla Bouzid (A peine j’ouvre les yeux) était sympathique. Le second, attendrissant et intéressant, est encore meilleur.

Leyla Bouzid sur Christoblog : A peine j'ouvre les yeux - 2015 (**)

 

3e

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A peine j'ouvre les yeux

La difficulté à vivre sa jeunesse sous la dictature Ben Ali : on peut légitimement craindre qu'un pitch comme celui-ci engendre un film ruisselant de bons sentiments, parfaite caution morale pour les festivals désireux de soigner leur image.

Le film de Leyla Bouzid semble d'abord cautionner cette crainte : le personnage de Farah est presque trop solaire, et ses élans bigrement naïfs.

Pourtant, plus l'intrigue se développe et plus l'impression initiale s'estompe. A peine j'ouvre les yeux aborde bien des sujets et recèle son lot de surprises en tout genre, y compris de formidables moments musicaux. Même s'il est parfois maladroit ou un peu démonstratif, il intrigue et interpelle. 

Parmi les réussites incontestables du film, il faut signaler la performance de la chanteuse Ghalia Benali, jouant la mère, admirable de prestance. 

Le film est intéressant par ses ressorts dramatiques, sa mise en scène et son aspect quasi documentaire sur la Tunisie d'avant le printemps arabe : il faudra suivre la suite de la carrière de Leyla Bouzid.

 

2e

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