Pas grand-chose à dire de positif ou de négatif à propos de ce film de Juan Antonio Bayona, qui met ici en oeuvre le même savoir-faire pour filmer les catastrophes que dans The impossible.
Le film est une reconstitution assez efficace de la fameuse histoire bien connue de l'équipe de rugby uruguayenne échouée dans la cordillère des Andes en 1972. On attend pendant une bonne partie du film les premières scènes de cannibalisme, qui sont traitées avec pudeur et intelligence.
Quelques séquences parviennent à être réellement spectaculaires (celle de l'avalanche par exemple) et globalement le film vaut surtout pour ses extraordinaires décors naturels. Pour le reste, c'est du très classique et les destins individuels des différents passagers ne nous émeuvent pas beaucoup.
Juan Antonio Bayona sur Christoblog : The impossible - 2012 (**)
Ayant raté le film à sa sortie, j'ai profité du Festival du Film Espagnol de Nantes 2013 pour aller voir le deuxième film de Juan Antonio Bayona (L'orphelinat).
Le sujet du film est limpide : c'est l'histoire vraie d'une famille espagnole victime du tsunami en Thaïlande (on voit d'ailleurs une photo de la famille dans le générique de fin). La mère est emportée avec le plus grand des trois garçons, alors que le père parvient miraculeusement à sauver les deux plus jeunes, puis à retrouver sa femme.
La première partie du film m'a enthousiasmé. L'atterrisage, les jeux et les cadeaux de Noël dans le village-vacance, les petits tracas liés au travail : tout cela est très bien montré, et Bayona parvient à ménager un vrai suspense, à peu de frais. On sait que la vague peut arriver à tout moment, VA arriver, et le sentiment éprouvé de l'imminence de la catastrophe est très intense.
D'ailleurs le tsunami lui-même est filmée magnifiquement, cela fait bien longtemps que je n'avais pas ressenti un telle impression de réalisme au cinéma. La façon dont Bayona peint l'attitude de la mère, gravement blessée, force l'admiration. Naomi Watts et le garçon sont remarquables. Cette partie du film, absurdement réaliste et totalement sans pathos, est parfaite.
Las ! Le passage de relais à Ewan McGregor gâche le plaisir, car d'une description saisissante de réalisme le film passe alors à une mièvrerie sentimentale dont on se serait bien passé, d'autant plus que l'enjeu du père paraît bien dérisoire : pourquoi met-il en danger ses deux plus jeunes fils pour rechercher sa femme et son aîné alors qu'à l'évidence la santé de ces deux derniers est indépendante du fait qu'il soient avec lui (ils seraient plus en sécurité dans un hôpital) ?
Le film dégringole dans sa deuxième partie une à une les marches de l'escalier de la facilité.