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Christoblog

Articles avec #john cusack

Love & mercy

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur de ce film, Bill Polhad, sort de nulle part : pas de bio dans Allociné, quelques lignes sur Wikipedia en anglais, et pas d'autres films au compteur.

La qualité de Love & mercy en est d'autant plus remarquable. Ce biopic subjectif de Brian Wilson, chanteur et âme des Beach boys, est en effet formidable.

Le découpage du film est d'abord très original : il alterne du début à la fin deux périodes temporelles, dans lesquelles Brian Wilson est joué par deux acteurs différents, tous deux excellents, Paul Dano (pour Wilson jeune) et John Cusack (pour Wilson plus âgé).

D'abord troublant, ce procédé, que je ne me souviens pas avoir vu dans un autre film, se révèle être captivant. Dano incarne un génie en pleine action, en partie incompris, dont la puissance créatrice semble sans limite. Cusak, dans un registre très différent, joue à la perfection la dépendance aux médicaments et donne à voir un phénomène d'emprise glaçant. Les deux parties, pourtant dissemblables, semblent entretenir un dialogue durant tout le film. 

Les personnages secondaires sont eux aussi formidables : Elizabeth Banks rayonne en femme solide et pugnace, Paul Giamatti fascine en psychologue malfaisant. La direction artistique est brillante et la mise en scène très solide.

Un biopic haut de gamme, passionnant et émouvant.

 

3e

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Maps to the stars

Dans Maps to the stars, Cronenberg semble avoir voulu accumuler un maximum de clichés en rapport avec son cinéma, et le plus possible de provocations à propos d'Hollywood.

Cela donne un gloubi-boulga souvent indigeste et parfois plaisant dans lequel on retrouvera : Robert Pattinson dans une limousine, Juliane Moore en train de faire caca, Mia Wasikowska défigurée salissant pendant ses règles un beau canapé blanc, un inceste mère fille, un inceste frère soeur, du name dropping à tous les coins de dialogues (du Dalaï Lama à Bernardo Bertolucci), des scène de sexe à trois ("Je suis nul en lesbienne" dit Julianne Moore, souvent drôle dans ce film), une immolation par le feu (très mauvais effets spéciaux), un meurtre violent, des fantômes, etc...

Trop n'est visiblement pas assez pour Cronenberg dans ce film, et c'est bien dommage, parce que la belle histoire du frère et de la soeur - qui finalement est le coeur battant du film - passe au second plan. Sur des thèmes semblables (l'arrivisme, la cupidité, l'aveuglement du mileu hollywoodien) Paul Shrader a signé récemment un film bien plus réussi : The canyons

David Cronenberg sur Christoblog : Cosmopolis (*) / Les promesses de l'ombre (***) / A dangerous method (***)

2e 

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Paperboy

Dans la morosité de la sélection officielle cannoise 2012, le deuxième film de Lee Daniels (Precious) a apporté une touche de folie et de moiteur.

L'intrigue est tirée d'un roman de l'excellentissime Pete Dexter, dont je recommande les livres, et nous entraîne dans une sordide histoire de criminel défendu par une équipe constituée de journalistes en quête de succès et d'une nymphomane passionnée par les prisonniers.

Le premier plaisir que donne le film est celui d'un scénario complexe, non prévisible et centré sur les relations entre les personnages et les questions de société (le racisme surtout).

J'ai été complètement bluffé par la performance des acteurs. Nicole Kidman, vulgaire à en crever, bimbo nympho, est tout simplement brillante. C'est un plaisir (coupable) de la voir uriner sur le mignon Zac Efron, de mimer une fellation, de décroiser les jambes de façon suggestive et de mâcher son chewing-gum avec un air de bêtise insondable. Matthew McConaughey confirme être l'acteur le plus passionnant du moment. Quant à John Cusack, il joue avec une perversité diabolique le plus beau méchant vu récemment.

La réalisation de Lee Daniels est brillante, moite, vive, plus sage que dans Precious mais tout aussi dynamique. Le film est parsemé d'éclairs trash du plus bel effet.

Une réussite.

 

3e

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