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Articles avec #georgie

Une famille heureuse

Une famille heureuse est bâti sur presque rien.

Une femme dans la cinquantaine, Manana, souhaite habiter seule. Elle ne divorce pas, n'a pas rencontré quelqu'un, n'est fâchée avec personne. Elle veut simplement un peu de temps à elle, préparer tranquillement ses cours, écouter de la musique classique en buvant du thé.

Sa famille ne comprend évidemment pas, et tout le monde essaye de la dissuader. L'affaire ne vire pas au thriller car personne n'est violent et tout le monde l'aime.

Les réalisateurs, l'allemand Simon Gross et la géorgienne Nana Ekvtimishvili, parviennent à nous faire parfaitement ressentir le désir de repos et de liberté de l'héroïne principale. Pour cela il usent merveilleusement bien du contraste entre l'excitation perpétuelle régnant dans la maison familiale et le calme de l'appartement dans lequel se réfugie Manana. La sérénité du lieu est parfaitement rendue, notamment par un admirable travail sur la lumière (le directeur de la photo, Tudor Vladimir Panduru, est celui du Baccalauréat de Cristian Mungiu).

L'actrice Ia Shugliashvili est admirable, et sa prestation au chant, lors d'une soirée décisive, est mémorable.

Un très joli film à découvrir.

 

3e 

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Le président

J'aurais vraiment aimé dire du bien de ce film : j'apprécie énormément le cinéma iranien, et la figure de Makhmalbaf, patriarche cinéaste (sa femme et se deux filles font également des films), est éminemment sympathique.

Malheureusement, Le président est une fable un peu lourdingue qui ne trouve jamais son point d'équilibre. 

Le film commence par un tableau engoncé de dictateur mégalomane, se transforme ensuite en manuel de survie en milieu hostile, en rendant le vieillard tyrannique presque sympathique, pour finir en western néo-réaliste façon Sergio Leone meets Rossellini.

On ressort de tout cela franchement déboussolé, fugitivement intéressé par certaines péripéties (la visite à la prostituée) et quelques idées de cinéma (la façon dont est filmé le retour du mari qui découvre que sa femme ne l'a pas attendu). 

Le film se déroule dans un pays imaginaire, et a été touné en Géorgie : Makhmalbaf est un éternel exilé. Si les acteurs géorgiens sont plutôt bons, la qualité technique du film est globalement en-dessous des standards de qualité habituels en terme de photographie et de montage. Le propos général est décousu et pétri de bonne intentions.

Le film était présenté à Venise en 2014, dans la section paralllèle Orizzonti.

 

1e

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Depuis qu'Otar est parti

Plutôt agréablement surpris par son second (L'arbre), je me me suis procuré le premier film de Julie Bertuccelli.

Le scénario de Depuis qu'Otar est parti est relativement simple : une grand-mère dont le fils (qu'elle vénère) est à Paris, sa fille, et sa petite-fille vivent ensemble en Géorgie. Le fils meurt : sa soeur et sa nièce cachent sa mort à la grand-mère.

Mais évidemment un mensonge de ce genre n'est jamais simple à tenir dans le temps...

Le film est avant tout un beau triple portrait de femmes de trois générations différentes : on y retrouve cette extrême attention aux acteurs, qui rend Charlotte Gainsbourg si lumineuse dans L'arbre. Il est aussi un tableau saisissant de la Géorgie d'aujourd'hui, entre souvenir du stalinisme et coupure d'électricité.

La mise en scène est épurée, souple, efficace. Julie Bertucelli fait preuve d'un sens du cadrage très sûr. Le montage alterne temps forts et plages plus contemplatives. Un beau film, qui aurait peut-être gagné à être un poil plus nerveux. Il a collectionné les récompenses dans beaucoup de festivals, grand prix de la semaine internationale de la critique à Cannes et César de la meilleure première oeuvre en 2003. 

Après la Géorgie (que Julie Bertuccelli a appris à connaître en tant qu'assistante d'Otar Iosseliani) et l'Australie, où la réalisatrice nous entrainera-t-elle pour son troisième film ?

 

2e

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L'autre rive

L'Autre Rive pourrait être ce film de festival de plus, road movie d'Europe / Asie centrale multi primé, peu vu et globalement inintéressant.

Il ne l'est pas.

D'abord grâce à cet acteur enfant qui louche (ce n'est pas un simple gimmick, il louche et c'est tout). Ensuite grâce à ces paysages incroyables et ses scènes étonnantes qui se déroulent sous nos yeux, sans affect, sans pathos. Ce qui différencie L'Autre Rive de ses "comparants" c'est probablement cela : la volonté de faire sec, simple, frappant, tout en privilégiant une certaine idée de ce qui est beau.

Restent de belles rencontres, par exemple cette soirée quasi onirique chez le couple dont on se demande s'ils sont bons samaritains ou ogres potentiels.

Une belle soirée entre Géorgie et Abkhazie, dépaysante à souhait.


2e

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